Des eurodéputés socialistes écrivent à la journaliste turque emprisonnée Nazlı Ilıcak

Les parlementaires européens poursuivent leur campagne de soutien aux journalistes turcs emprisonnés, lancée à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF). Le 25 avril 2017, des eurodéputés socialistes ont écrit à Nazlı Ilıcak, incarcérée depuis juillet dernier.

Lire la lettre des eurodéputés S&D à Nazlı Ilıcak


“Depuis de longs mois, vous êtes derrière les barreaux pour le simple fait d’exercer un métier indispensable à la démocratie, celui de journaliste”, écrivent des membres du Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) à la journaliste turque Nazlı Ilıcak, emprisonnée depuis fin juillet 2016, dans un courrier que RSF publie ci-dessus. La lettre, datée du 25 avril, est signée par le président du groupe, Gianni Pittella, ainsi que par Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy et l’ensemble des députés S&D français.


Vétéran du journalisme et de la vie politique turque, Nazlı Ilıcak a été arrêtée quelques jours le 26 juillet 2016 et incarcérée à la prison pour femmes de Bakırköy, à Istanbul. Elle est soupçonnée de liens avec la confrérie Gülen, désignée par les autorités comme responsable de la tentative de putsch de juillet dernier. Après neuf mois de détention provisoire, le parquet a rendu son acte d’accusation le 17 avril : il requiert trois peines de prison à vie contre la journaliste, accusée d’“assistance à une organisation terroriste” et de “tentative de renverser le gouvernement”, “le Parlement” et “l’ordre constitutionnel”.


RSF a sollicité cinq groupes parlementaires européens pour écrire à cinq journalistes turcs emprisonnés. Les eurodéputés écologistes ont lancé le mouvement, le 5 avril, en écrivant au caricaturiste Musa Kart. Deux semaines plus tard, des représentants du groupe GUE/NGL ont à leur tour fait part de leur soutien au journaliste d’investigation Ahmet Şık. Le groupe ADLE adressera prochainement un courrier au grand chroniqueur Kadri Gürsel.


Avec une centaine de journalistes derrière les barreaux, la Turquie est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les professionnels des médias. La plupart, arrêtés dans le cadre de l’état d’urgence consécutif à la tentative de putsch du 15 juillet 2016, n’ont pas encore été jugés. La Turquie occupe la 155e place sur 180 pays au Classement mondial 2017 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Publié le
Updated on 04.05.2017