Campagne d'intimidation à l'encontre du directeur du quotidien Ici et maintenant

Reporters sans frontières condamne les multiples tentatives d'intimidation à l'encontre de Brahim Fillali, directeur de publication du quotidien Ici et maintenant, publié à Ouarzazate (sud du pays). « Nous demandons à la justice marocaine de donner suite à la plainte déposée par Brahim Fillali et d'appréhender rapidement les responsables de l'incendie criminel des locaux de son journal Ici et maintenant. Il est inacceptable qu'un journaliste ne puisse exercer son métier librement et en vienne à craindre pour son intégrité physique », a déclaré Reporters sans frontières. Depuis la parution des premiers numéros d'Ici et maintenant, Brahim Fillali ne cesse d'être harcelé. Il a reçu une première lettre de menace le 26 novembre 2004, juste après la publication du troisième numéro. Le 3 juin 2005, il a été convoqué oralement par la brigade judiciaire de la gendarmerie de Ouarzazate et accusé de détenir « des dossiers touchant aux institutions et à l'intégrité territoriale du Maroc ». Il a refusé à deux reprises de répondre à cette injonction. Le 23 juin, les locaux de Ici et maintenant ont été incendiés. Brahim Fillali a décidé de porter plainte immédiatement à la gendarmerie de Msemrir, mais, à ce jour, les force de l'ordre refusent toujours d'enregistrer cette plainte. En effet, selon le reponsable de la gendarmerie, l'enquête ne peut débuter que si M. Fillali désigne au préalable au moins une personne suspecte. Cette démarche abusive est étrangère à toute procédure classique et retarde l'élucidation de l'affaire. Ici et maintenant est un journal local créé à l'initiative de Brahim Fillali. Ce bimensuel bilingue français-arabe s'affirme indépendant et autofinancé. Il est clairement engagé dans la défense des droits de l'homme et traite de sujet sensibles, tels que les violences des policiers envers la population de Tinghir ou encore la grève des mineurs d'Imini dans la province de Ouarzazate. D'ailleurs, selon Brahim Fillali, cette affaire serait à l'origine des persécutions dont lui et son journal ont été victimes. Ici et Maintenant a en effet pris partie en faveur de mineurs d'Imini, en grève contre une direction accusée de malversations. Brahim Fillali a affirmé à Reporters sans frontières craindre désormais pour son intégrité physique.
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Updated on 20.01.2016