Black-out et manipulation de l'information sur les attentats de Rangoon

Reporters sans frontières et la Burma Media Association dénoncent la censure imposée à la presse à propos des attentats du 7 mai à Rangoon : « Une fois de plus, la junte birmane prive la population de l'accès à une information d'utilité publique. Il est inacceptable que les autorités empêchent les journalistes de couvrir un événement aussi important ».

Reporters sans frontières et la Burma Media Association dénoncent la censure imposée à la presse à propos des attentats du 7 mai 2005 à Rangoon. « Une fois de plus, la junte birmane prive la population de l'accès à une information d'utilité publique. Il est inacceptable que les autorités empêchent les journalistes de couvrir un événement aussi important », ont déclaré les deux organisations. Le 7 mai 2005, trois explosions se sont produites quasi simultanément dans deux supermarchés et un centre d'affaires très fréquentés de Rangoon. D'après les autorités, 19 personnes auraient été tuées et 160 autres blessées. Ces chiffres sont bien en deçà de ceux avancés par des témoins et des sources diplomatiques, selon lesquels il est fait état d'au moins 40 morts et 200 blessés. Le rédacteur en chef d'un journal a indiqué aux deux organisations qu'aucun reporter n'était autorisé à visiter les hôpitaux de la capitale pour recueillir des informations plus précises. La police a également empêché l'accès des journalistes au cimetière de Yay-Way, l'un des plus importants de Rangoon. « Non seulement n'étions-nous pas autorisés à mener notre travail d'investigation, mais nous devions également publier exclusivement les communiqués émis par les autorités », a-t-il ajouté. Pour pousser plus loin le ridicule, les rubriques nécrologiques des journaux n'étaient pas autorisées à mentionner les causes et dates des décès. Par ailleurs, la page nécrologie du site Internet gouvernemental Myanma Alin n'est plus accessible depuis les attentats. Une totale opacité entoure les explosions de Rangoon. Lors d'une conférence de presse donnée le 15 mai, les ministres de l'Information et de l'Intérieur, Gen. Kyaw San et Gen. Maung Oo, sont restés très évasifs face aux questions de la presse internationale.
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Updated on 20.01.2016