Bilan de l’activité de soutien direct aux journalistes en difficulté par Reporters sans frontières en 2011

Les bureaux Assistance de Reporters sans frontières basés à Paris et à Berlin sont chargés de coordonner le soutien administratif, matériel et financier que l’organisation apporte aux journalistes et médias en difficulté. Reporters sans frontières a accordé 163 bourses d’assistance en 2011, représentant un volume financier de plus 175 000 €. Ces dernières, attribuées par les deux bureaux Assistance de l’organisation étaient destinées à soutenir des journalistes, leurs proches ou des médias en difficulté. Origine géographique des professionnels des médias soutenus 32% des bourses ont été attribuées à des journalistes africains. Face à l’exode massif auquel sont bien souvent contraints les professionnels des médias originaires de la Corne de l’Afrique, Reporters sans frontières a apporté son soutien à de nombreux journalistes somaliens, érythréens, éthiopiens, soudanais ou rwandais en exil. Au cours de l’année 2011, Reporters sans frontières a rédigé plus de 70 lettres afin de soutenir les demandes de protection internationale ou de visas introduites par des journalistes africains ayant fui leur pays (pour un total de 223 lettres de soutien rédigées en 2011). Le pourcentage important de bourses d’assistance à destination de journalistes iraniens (22%) est lié à une problématique semblable. Depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique d’Iran en juin 2009, près de 200 journalistes iraniens ont fui le joug du régime de Téhéran. Le tour de vis opéré par les autorités en amont des élections législatives de mars 2012 a également précipité le départ de dizaines de professionnels des médias. Alors que le scrutin présidentiel de juin 2013 se rapproche inexorablement, l’organisation se déclare extrêmement inquiète. Le régime pourrait bien continuer son entreprise de musellement et d’éloignement des voix dissidentes. 84 lettres de soutien à des professionnels des médias iraniens ont été adressées au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à des autorités étatiques ou des organes chargés de l’étude des demandes d’asile en France, en Allemagne mais également dans d’autres pays européens, aux Etats-Unis ou au Canada. Le graphique ci-dessous représente la répartition des bourses d’aide accordées en 2011 en fonction de l’origine géographique des bénéficiaires : Répartition des bourses versées en fonction de l’origine géographique des bénéficiaires Nature des problèmes rencontrés par les journalistes En plus de permettre aux journalistes en exil de subvenir à leurs besoins de première nécessité dans les pays de transit où ils se trouvent le plus souvent sans ressources ni revenus à leur arrivée (39% des cas), les bourses d’assistance versées par Reporters sans frontières sont également destinées à permettre aux journalistes indument poursuivis de faire face à leurs frais de justice (11%). Elles peuvent en outre aider leurs proches à faire face à la perte de revenus causée par l’incarcération, l’hospitalisation, le décès d’un journaliste. 12% des bourses ont ainsi été versées à des proches de journalistes. 7% d’entre elles ont permis de régler les frais médicaux de journalistes malades ou blessés dans le cadre de leur activité ou malades. Le diagramme ci-dessous représente la répartition de l’aide financière en fonction de l’objet des bourses d’assistance octroyées: Répartition des bourses versées en fonction de leur objet 14% des journalistes bénéficiaires d’un soutien financier de Reporters sans frontières en 2011 étaient des professionnels des médias menacés du fait de leur travail. L’aide de l’organisation leur a ainsi permis de se mettre en sécurité dans leur pays ou de le quitter en urgence pour un pays voisin ou l’Europe, lorsque la gravité des menaces l’exigeait. Parmi ces journalistes figuraient des professionnels des médias est africains, russes, azerbaïdjanais, colombiens ou encore salvadoriens. Reporters sans frontières a soutenu les demandes d’asile de plusieurs d’entre eux. Médias et organisations indépendants Près d’un quart de l’aide a été octroyée à des médias ou organisations de défense de la liberté de l’information indépendantes. Reporters sans frontières a ainsi soutenu la campagne Free Burma VJ lancée en mai 2011 par la Democratic Voice of Burma (DVB) en vue d’obtenir la libération de ses 17 vidéo journalistes emprisonnés à l’époque. La campagne s’est soldée en début d’année 2012 par un beau succès, puisque le 13 janvier dernier, la DVB confirmait la libération de l’ensemble de ses collaborateurs par voie d’amnistie. L’organisation a également attribué son aide à 4 médias bélarusses indépendants au cours de l’année. Ces titres avaient pu poursuivre leurs activités malgré les pressions économiques de Minsk grâce au soutien financier de Reporters sans frontières. Au cours des mois de novembre et décembre 2011, Reporters sans frontières et son organisation partenaire, la Tribal Union of Journalists (TUJ), basée à Peshawar, ont organisé une formation permettant à 90 journalistes des zones tribales de se former aux règles à suivre en matière de sécurité et aux protocoles à suivre en cas de danger. Le graphique suivant illustre la répartition des bourses de la nature des bénéficiaires: Répartition des bourses versées en fonction de la nature des bénéficiaires PJ : Répartition des lettres de soutien envoyées par Reporters sans frontières en fonction de l’origine géographique des professionnels des médias soutenus ainsi que des autorités sollicitées.
Cette action a notamment pu être menée grâce au soutien de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme (IEDDH) de l’Union européenne, dont Reporters sans frontières est bénéficiaire.


Reporters sans frontières bénéficie également du soutien de L’Agence Française de Développement (AFD) pour la réalisation de cette action au sein de 30 pays de la ZSP (Zone de solidarité prioritaire).
Publié le
Updated on 25.01.2016