Bélarus : Raman Pratassevitch condamné à huit ans de prison à l’issue d’un procès inique

Le régime de Loukachenko a célébré la Journée mondiale de la liberté de la presse en condamnant à une lourde peine le journaliste arrêté après l'atterrissage forcé de son avion à Minsk. Reporters sans frontières (RSF) appelle à sa libération et à celle des 33 autres employés de médias au Bélarus.

Un tribunal de Minsk a condamné aujourd’hui à huit ans de prison le journaliste d’opposition biélorusse Raman Pratassevitch. Accusé de plus de 1500 crimes, l’ex-rédacteur en chef de la chaîne Telegram Nexta est reconnu coupable  entre autres “d’organisation d’émeutes de masse” ou encore “d’appels à commettre des actes terroristes”. Son procès a duré près de trois mois. Raman Pratassevitch risque encore de recevoir une amende de plusieurs dizaines de millions de dollars, censée rembourser les dégâts liés aux manifestations qui ont secoué le Bélarus à l’été 2020, dont il est présenté comme le responsable. Deux de ses anciens collègues de Nexta, en exil, ont été condamnés par contumace à 19 et 20 années de prison.

En ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, le régime de Loukachenko montre tout son mépris envers les droits des journalistes, estime la responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, Jeanne Cavelier. La lourde condamnation de Raman Pratassevitch, kidnappé après le détournement de son avion par les forces biélorusses, boucle une séquence répressive glaçante, qui l’a conduit dans les geôles du pouvoir biélorusse. RSF s’indigne de ce procès inique et appelle à la libération de Raman Pratassevitch et des 33 autres journalistes enfermés au Bélarus.

Après son arrestation spectaculaire le 23 mai 2021, Pratassevitch a été soumis à des pressions psychologiques intenses et même forcé à des aveux et des excuses publiques, dans une émission diffusée sur la chaîne d’État biélorusse ONT. Depuis près de deux ans, il était assigné à résidence dans un lieu inconnu et dans des conditions incertaines. 

En raison de la répression massive de la presse indépendante par le pouvoir biélorusse, la grande majorité des journalistes a dû partir en exil. Le pays chute de la 153e à la 157e place dans le nouveau Classement mondial publié par RSF.

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