Awale Jama Salad sort de clandestinité après l'intervention du gouvernement somalien

Reporters sans frontières exprime sa satisfaction après que le rédacteur en chef de la radio privée STN FM, Awale Jama Salad, eut retrouvé des conditions de travail et de vie normales, suite à l'intervention du gouvernement fédéral de transition. Contraint à la clandestinité après avoir été plusieurs fois arrêté et menacé par les services de sécurité, il peut de nouveau exercer son métier sans crainte. Le ministre de l'Information du Gouvernement fédéral de transition (TFG), Mohammed Abdi Hayir, avait affirmé à Reporters sans frontières, lors d'une conversation téléphonique le 8 décembre 2005, qu'il ferait en sorte que la clandestinité d'Awale Jama Salad cesse. Son intervention auprès des autorités du Puntland a permis le retour à une situation convenable. Néanmoins, Reporters sans frontières s'inquiète des violations répétées de la liberté de la presse dans la région semi-autonome du Puntland. Trois journalistes de la station privée Radio Las-Anod ont subi, le 10 décembre 2005, les mauvais traitements de membres de la garde du vice-président du Puntland, Hassan Dahir Afqura. Faysal Jama, Adan Jamal Farajar et Abdiqani Haji Ise, respectivement directeur et journalistes de la station, ont été battus lors d'une visite du vice-président à Las-Anod, ville de l'ouest du Puntland. Abdiqani Haji Ise a été admis à l'hôpital afin de soigner une blessure sérieuse à la main gauche. ____________________________ 24.11.2005 - Un journaliste contraint à la clandestinité au Puntland : le président somalien doit enfin intervenir Reporters sans frontières exprime son inquiétude croissante devant le traitement inadmissible réservé par les autorités du Puntland (Nord-Est) au rédacteur en chef de la radio STN, Awale Jama Salad, contraint à la clandestinité après avoir été plusieurs fois arrêté et menacé par les services de sécurité. Dans une lettre adressée au président du Gouvernement fédéral de transition (TFG), Abdullahi Yusuf Ahmed, l'organisation rappelle le chef de l'Etat à ses responsabilités « en tant que garant de l'Etat de droit, de la sécurité des citoyens et du libre exercice du journalisme en Somalie ». Reporters sans frontières souligne, en outre, que le président somalien conserve une influence déterminante au Puntland, région autonome située à l'extrémité septentrionale de la Corne de l'Afrique, dont il fut le chef et où, aujourd'hui encore, rien ne se fait sans son accord. « Dans ces conditions, votre responsabilité serait directement engagée s'il devait arriver malheur à Awale Jama Salad, a écrit l'organisation dans son courrier. Il est donc crucial que vous mettiez personnellement bon ordre au sein des services de sécurité du Puntland et que vous preniez des engagements clairs auprès d'Awale Jama Salad. La clandestinité ou la prison : cette alternative est insupportable pour un journaliste qui vit et travaille dans le fief du Président de la Somalie. » Enfin, Reporters sans frontières a rappelé au président somalien qu'elle l'avait plusieurs fois, au cours de l'année 2005, interpellé sur la mauvaise situation de la liberté de la presse au Puntland et que ces démarches étaient restées sans réponse. « L'année 2006 est déterminante pour le retour de la paix et de la stabilité en Somalie, a conclu l'organisation. Si rien ne change, l'aide financière et politique accordée au TFG par l'Union européenne devrait, à nos yeux, être conditionnée à une amélioration des conditions de vie des Somaliens, particulièrement en termes de libertés civiles et politiques. » Dans la dernière semaine d'octobre 2005, des policiers du commissariat de Bossasso ont parcouru la ville à la recherche d'Awale Jama Salad, perquisitionnant son domicile, ainsi que ceux de quatre de ses amis. Depuis, le journaliste se cache. La police a déclaré à ses confrères qu'il avait été convoqué au poste après avoir donné des « informations malhonnêtes » à Reporters sans frontières et son organisation partenaire en Somalie, l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ). Le 18 octobre, les deux organisations avaient exprimé leur révolte face aux conditions de détention déplorables à la prison de Bossasso, dont la dénonciation par Awale Jama Salad lui a valu une incarcération arbitraire et de graves violences physiques, à la fin du mois de septembre 2005. Le journaliste, ainsi que le directeur de la radio, Abdisarak Shek Adun, avaient déjà été arrêtés le 30 juin et maintenus près de deux semaines en détention, après avoir interviewé l'un des candidats à la mairie de Bossasso. La radio STN avait été suspendue.
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Updated on 20.01.2016