Au moins neuf journalistes victimes d'une vague de répression à 17 jours de l'élection présidentielle

Pas moins de neuf journalistes ont été agressés, le 2 mars 2006, à Minsk, par des agents de police en civil, alors qu'ils couvraient l'arrestation du principal candidat d'opposition à l'élection présidentielle, Aleksandr Kozulin. Reporters sans frontières est outrée par le climat de répression qui s‘abat au Bélarus à moins de trois semaines de l'élection présidentielle.

Reporters sans frontières est outrée par le climat de répression qui s‘abat au Bélarus à moins de trois semaines de l'élection présidentielle. Pas moins de neuf journalistes ont été agressés, le 2 mars 2006, à Minsk, par des agents de police en civil, alors qu'ils couvraient l'arrestation du principal candidat d'opposition à l'élection présidentielle, Alexandre Kazouline. Des activistes de l'opposition ont également été arrêtés. «Ces incidents sont inadmissibles et laissent présager une élection présidentielle dans un climat de terreur, sans le moindre caractère libre ou démocratique. Il faut que la communauté internationale réagisse et fasse en sorte que ce scrutin ne soit pas entaché par de nouvelles violences contre la presse et l'opposition», a déclaré Reporters sans frontières. Alors que des manifestants et des journalistes s'étaient rassemblés devant le commissariat de Kastrychnitski où était détenu Alexandre Kazouline, des policiers en civil sont arrivés en bus pour disperser la foule. Plusieurs agents se sont jetés sur Oleg Ulevitch (photo), correspondant russe du Komsomolskaya Pravda v Belorussii, alors qu'il photographiait l'arrestation d'activistes devant le poste de police. Il a été jeté à terre, a reçu de nombreux coups de pied, puis a été emmené au poste de police de Leninsky. Il a le nez cassé et souffre de nombreuses contusions au visage. Il se trouve actuellement à l'hôpital n°9 de la ville et devrait y rester au moins quatre jours pour observation. Yulia Darashevitch, Alexandre Grits et Vasily Fedosenko, respectivement photographes pour l'hebdomadaire Nasha Niva et les agences AP et Reuters, ont été détenus puis relâchés après que la police eut examiné les clichés qu'ils avaient tenté de prendre lors de l'arrestation. Andrey Maksimov, journaliste au service de presse d'Alexandre Kazouline et Dimitri Brushko, journaliste à l'hebdomadaire Belgazeta, ont également été interpellés quelques heures. Des agents de police en civil ont tenté de saisir l'appareil photo d'un journaliste de l'agence ByMedia.net, avant que des collègues ne viennent lui porter secours. Sergei Pulsha, correspondant de l'agence BelaPAN, a été frappé au visage par un policier. Enfin, Dimitri Madorsky, cameraman à l'agence Reuters, a également reçu des coups au visage et des coups de pied. Il a été admis à l'hôpital n°10 de la ville. La tension est montée à quelques jours de l'élection. Autre illustration de cette vague répressive : trois journalistes ukrainiens des chaînes de télévision 1+1, Tonis et 5Kanal se sont vu refuser l'entrée sur le territoire bélarus, alors qu'ils se trouvaient à l'aéroport de Minsk. Ils venaient couvrir une manifestation de soutien à l'un des candidats de l'opposition, Alexandre Milinkevitch.
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Updated on 20.01.2016