"La Syrie le pays du monde arabe le plus répressif envers les individus qui publient des informations sur Internet. Chaque incarcération est un acte supplémentaire d'intimidation envers la dissidence et la blogosphère afin de la réduire au silence. Nous demandons la libération de ces cinq cyberdissidents“, a déclaré l'organisation.
On est toujours sans nouvelles de
Hammam Haddad, étudiant en sociologie à l'Université de Damas, arrêté sans motif le 5 mai 2008, par les autorités de la capitale. Reporters sans frontières s'inquiète de son sort et appelle à sa libération. Il est le cinquième internaute à être arrêté en Syrie en un an.
“Cette nouvelle incarcération fait de la Syrie le pays du monde arabe le plus répressif envers les individus qui publient des informations sur Internet. Il s'agit d'un acte supplémentaire d'intimidation envers la dissidence et la blogosphère afin de la réduire au silence“, a déclaré l'organisation.
Né en 1980, Hammam Haddad a contribué à plusieurs numéros du magazine “Boursates wa Aswak“ (Bourses et marchés), ainsi qu'à plusieurs publications sur Internet. En décembre 2006, il avait été invité à participer à une session de formation en Jordanie, élaborée par Frontline, une organisation internationale de défense des droits de l'homme, concernant Internet.Les autorités l'avaient empêché de sortir du territoire.
Par ailleurs, le 29 juin, l'activiste
Mohammad Badi Dak Al Bab, membre de
l'Organisation nationale des droits de l'homme, a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir publié un article sur le site Internet de l'organisation, intitulé “Damas, capitale de la culture arabe“. Accusé d'“atteinte au prestige de l'Etat“ en vertu de l'article 287 du code pénal syrien, il est détenu depuis le 2 mars 2008 à Adra (20 km au nord-est de la capitale). Mohammad Badi Dak Al Bab déjà été emprisonné de 2000 à 2005.
Le blogueur
Tariq Biassi, 22 ans, est détenu dans un camp de sécurité à Damas. Il a été condamné le 11 mai 2008 à trois ans de prison en vertu des articles 285 et 286 du code pénal syrien, pour "publication de fausse informations" et "affaiblissement du sentiment national", pour avoir publié un commentaire critique envers le gouvernement sur un site Internet. Tariq Biassi est l'une des premières victimes des nouvelles dispositions du gouvernement concernant Internet. Le 25 juillet 2007, le ministre des Télécommunications, Amr Salem, avait en effet décrété que les propriétaires de sites Internet devaient conserver les données personnelles des auteurs d'articles et de commentaires pour des raisons de sécurité.
Reporters sans frontières rappelle que la Constitution de la République arabe de Syrie garantit "le droit d'exprimer librement ses opinions par la parole, l'écriture ou quelque autre moyen que ce soit" et appelle à la libération de Tariq Biasi ainsi que des quatre autres cyberdissidents :
Firas Saad,
Habib Saleh,
Kareem Arabji et Hammam Haddad.
Reporters sans frontières rappelle que
la Syrie fait partie de la liste des “Ennemis d'Internet“ établie par l'organisation.
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