Attentats et intimidations restent le lot quotidien des professionnels de l’information

Reporters sans frontières est préoccupée par la situation dangereuse que les professionnels de l’information subissent en Irak. Pendant le mois d’octobre, l’organisation a recensé une série d’exactions perpétrées à leur encontre. Le 19 octobre 2011, Abd Al-Hasan Al-Rukaabi a été attaqué par des individus armés non identifiés alors qu’il se déplaçait en voiture entre les villes d’Al-Refai et Nasriya, dans le sud du pays. Al-Rukaabi, âgé de 50 ans, marié et père de 8 enfants, est employé comme correspondant pour la chaîne Al-Iraqiya depuis 2003. Le journaliste a été légèrement blessé au cou lors de l’attentat, après avoir quitté son véhicule pour échapper aux tirs. Transféré à l’hôpital, il est désormais hors de danger. Al-Rukaabi a récemment déclaré qu’il ignorait le mobile derrière cette tentative d’assassinat. La police irakienne a ouvert une enquête. Reporters sans frontières exige des autorités d’identifier au plus tôt les coupables. Le 17 octobre 2011, la maison de Khalil Al-Alwani, journaliste pour Al-Sharq, a été la cible d’un raid des forces militaires. Le journaliste a déclaré dans un communiqué que l’incursion a été perpétrée de manière illégale et sans autorisation judiciaire. Il a aussi souligné qu’il s’agit probablement d’une tentative d’arrestation, liée à la publication d’articles abordant des aspects de la vie quotidienne à Anbar, province où règne l’insécurité et où le nombre d’homicides devient inquiétant. Les autorités nient pourtant toute implication dans l’incident. Le 18 octobre 2011, des journalistes et des activistes de Falujah, lors d’un rassemblement pacifique, ont exigé des autorités d’ouvrir une enquête pour connaître les circonstances de ce raid illégal. Reporters sans frontières exige que les autorités ouvrent au plus tôt une enquête et assurent la sécurité du journaliste. Le 3 octobre 2011, Hoshyar Abdallah, directeur de la chaîne KNN, affiliée au mouvement du Changement, convoqué devant le tribunal de Suleimanieh le 1er octobre dernier, a été relâché après le paiement d’une caution de 145 000 dinars irakiens (90 euros). Il est accusé de diffamation par l’ancien ministre des ressources aquifères, Abdul Latif Muhammad Jamal, soupçonné de corruption. Reporters sans frontières demande aux autorités irakiennes de mettre un terme aux exactions subies par les professionnels des médias et d’assurer leur sécurité en vertu de la loi de protection des journalistes, adoptée en août dernier. L’organisation rappelle que l’Irak demeure un pays à haut risque pour le métier de journaliste.
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Updated on 20.01.2016