Attentat à la bombe contre une télévision publique : Reporters sans frontières redoute une "guerre médiatique"
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Reporters sans frontières condamne l'attentat à la bombe contre la chaîne de télévision publique Canal 7, commis le 8 septembre 2006 à Santa Cruz (Est). Dans un contexte politique tendu, l'organisation appelle au respect du pluralisme des médias et met en garde contre une “guerre médiatique” qui ne ferait qu'envenimer la situation.
“Nous dénonçons vigoureusement cet acte de vandalisme ciblé contre la chaîne Canal 7 et nous exprimons notre solidarité à l'égard de ses journalistes et salariés. Cet attentat survient dans un climat d'affrontement de plus en plus inquiétant entre partisans et opposants du président Evo Morales. Nous espérons que les médias ne deviendront pas les instruments d'un tel conflit, comme ils ont pu l'être au Venezuela à l'époque du coup d'Etat d'avril 2002. Nous espérons, de fait, que ne s'instaurera pas un clivage irréversible entre médias publics et privés qui exposerait les journalistes à de réels dangers dans l'exercice de leur travail, “ a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la matinée du 8 septembre, des inconnus ont lancé deux bombes incendiaires contre un bâtiment de la chaîne publique Canal 7 à Santa Cruz, capitale économique du pays et premier bastion d'opposition au gouvernement de La Paz. Une seule bombe a atteint sa cible, l'autre a explosé dix mètres plus loin. L'attentat n'a pas fait de blessé et causé de très faibles dégâts matériels. Les autorités n'excluent pas un lien direct entre cet épisode et les manifestations de la Unión Juvenil Cruceñista, très hostile au gouvernement actuel, qui, le même jour, a paralysé la ville et commis plusieurs saccages.
Au cours de la même semaine, Juan Domingo Yanique, correspondant de la radio d'Etat Red Patria Nueva, a été pris à partie et refoulé d'une manifestation organisée par le Comité civique du Pando (département du Nord), un autre groupe d'opposition, dès que ses agresseurs se sont aperçus qu'il travaillait pour un média public.
Elu président en décembre 2005, Evo Morales doit faire face à des revendications autonomistes dans quatre des neuf départements boliviens, dont Santa Cruz et le Pando, où l'opposition conteste sa politique de nationalisation des hydrocarbures et la mise en place, le 6 août, d'une Assemblée constituante.
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Updated on
20.01.2016