Reporters sans frontières condamne fermement l'attentat qui a frappé, le 22 janvier 2007, les locaux de la chaîne de télévision privée Al-Arabiya à Gaza. “Cet attentat est révélateur du climat d'insécurité dans lequel travaillent les journalistes dans les Territoires palestiniens. Nous réitérons notre appel à l'Autorité palestinienne pour que des enquêtes sérieuses sur ces attaques soient menées”, a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières condamne fermement l'attentat qui a frappé, le 22 janvier 2007, les locaux de la chaîne de télévision privée Al-Arabiya à Gaza, survenu quelques jours après que des journalistes de la chaîne avaient reçu des menaces par téléphone, à la suite d'un reportage controversé sur le Premier ministre Ismaël Haniyeh. Ce dernier avait annoncé son intention de porter plainte.
“Cet attentat est révélateur du climat d'insécurité dans lequel travaillent les journalistes dans les Territoires palestiniens. Nous réitérons notre appel à l'Autorité palestinienne pour que des enquêtes sérieuses sur ces attaques soient menées. D'autre part, il est indispensable de mettre en place des mesures de sécurité pour les professionnels de l'information et les médias menacés”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Dans un contexte politique tendu, nous appelons les responsables du pays à ne plus désigner les journalistes comme des “ennemis”. Lorsque des hauts dignitaires, à plus forte raison le chef du gouvernement, stigmatisent leur travail, ce genre d'attaques est à craindre”, a ajouté l'organisation.
Le 22 janvier 2007, une bombe a été placée devant la porte des locaux de la chaîne Al-Arabiya à Gaza. Ces locaux abritaient également les bureaux de la chaîne saoudienne MBC. L'explosion a provoqué des dégâts matériels importants mais n'a fait aucune victime. Des bureaux de l'agence de presse britannique Reuters, situés au même étage, ont été légèrement endommagés. L'attentat n'a pas été revendiqué.
Contacté par Reporters sans frontières, le porte-parole d'Al-Arabiya à Dubaï, Naser Al-Sirami, a dénoncé cet acte, indiquant que c'était la première fois que les locaux de la chaîne subissaient une attaque d'une telle ampleur.
Moins d'une semaine auparavant, plusieurs journalistes de la chaîne et leurs familles avaient reçu des menaces de mort par téléphone. Le gouvernement, dirigé par le Hamas, avait par ailleurs menacé de poursuivre la chaîne en justice et d'interrompre la diffusion de ses programmes dans les Territoires palestiniens, si elle ne présentait pas des excuses officielles. Al-Arabiya avait diffusé des extraits du Conseil des ministres du 15 janvier 2007 pendant lequel Ismaël Haniyeh avait déclaré qu'«aucune aide conditionnelle ne serait acceptée même si elle venait de Dieu». Le Hamas reproche à la chaîne d'avoir diffusé ces images en dehors de leur contexte.
Le Syndicat des journalistes palestiniens a organisé, le 23 janvier 2007, en fin de matinée, un rassemblement devant les locaux du Conseil législatif palestinien pour dénoncer l'attentat.