Attaque d’une chaîne privée pro-gouvernementale, trois personnes tuées
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D’après l’agence de presse officielle SANA, trois personnes ont été tuées dans l’attaque du siège de la chaîne privée pro-gouvernementale Al-Ikhbariya TV, ce 27 juin 2012, situé à Drousha, à 20 km au sud de Damas. Aucun détail n’est fourni sur l’identité des victimes et leurs fonctions au sein de la chaîne, ni sur les circonstances exactes de leur mort.
“Les observateurs des Nations unies doivent se rendre sur place. Nous attendons d’eux qu’ils nous éclairent sur les circonstances de cette attaque, et qu’ils révèlent l’identité des trois personnes qui ont été tuées”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Les médias ne doivent pas être pris pour cibles par les parties au conflit. D’après la résolution 1738 des Nations unies, les professionnels de l’information et les locaux des médias sont protégés”, a rappelé l’organisation. “Toutefois, nous condamnons avec la plus grande fermeté la diffusion, par les médias, de messages incitant à la haine et à la violence contre les populations civiles. Les médias ne doivent pas se faire le relais de la propagande, quelle qu’elle soit”.
Le régime de Bashar Al-Assad n’a pas hésité à qualifier de “terroriste” et “barbare” cette attaque. SANA a diffusé les images des locaux détruits. "Les groupes terroristes ont pris d'assaut le siège d'Al-Ikhbariya, ont placé des explosifs dans les studios et les ont fait exploser", a affirmé en direct à la télévision d'État Omran Al-Zo’bi, le nouveau ministre de l'Information, précisant qu'ils ont "emporté des équipements". Il a affirmé en outre que le groupe avait "exécuté des journalistes et des employés". La chaîne continue à fonctionner.
Cette attaque intervient au lendemain de la décision de l’Union européenne de renforcer les sanctions à l’encontre de “tous ceux qui incitent à la violence contre la population civile en Syrie”. Parmi les institutions visées, les médias publics syriens et la chaîne Al-Ikhbariya TV, considérés comme servant "d'instrument de propagande au régime du président Assad" et à l’origine de “campagnes de désinformation" dans la couverture de la révolte.
Le 12 juin dernier, SANA avait diffusé l’information selon laquelle deux journalistes de la chaîne avaient été blessés à Al-Haffah (gouvernorat de Lattakié, nord-est de la ville): le véhicule dans lequel ils se trouvaient avait été pris pour cible par des tirs d’arme à feu. Mazen Mohammad avait été blessé à la main, le cameraman Fadi Yakoub avait quant à lui été blessé à la poitrine.
Publié le
Updated on
20.01.2016