Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, Nayla et Michèle Tuéni, filles du journaliste Gebrane Tuéni, Gisèle Khoury, veuve du journaliste Samir Kassir, ainsi que Maysa et Lyana, les filles de ce dernier, sont intervenus au cours d'une conférence de presse, organisée le 16 décembre 2005, au siège du quotidien AN-Nahar, à Beyrouth, pour dénoncer les assassinats des journalistes Samir Kassir et Gebrane Tuéni, les 2 juin et 12 décembre 2005.
Une conférence de presse a été organisée par Reporters sans frontières, le 16 décembre, dans les locaux du quotidien An-Nahar à Beyrouth, pour dénoncer les assassinats des journalistes Samir Kassir et Gebrane Tuéni, les 2 juin et 12 décembre 2005, et sur l'attentat qui a mutilé la journaliste May Chidiac, le 25 septembre 2005.
Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, Nayla et Michèle Tuéni, filles du journaliste Gebrane Tuéni, Gisèle Khoury, veuve du journaliste Samir Kassir, ainsi que Maysa et Lyana, les filles de ce dernier, sont tous intervenus pour livrer leurs témoignages sur les journalistes assassinés et lancer un appel à la communauté internationale.
Nayla Tuéni a notamment demandé à la justice libanaise d'accélérer ses investigations et à la presse de son pays une mobilisation générale afin de mettre un terme à la vague d'attentats qui secoue le Liban depuis octobre 2004. La jeune journaliste a déclaré que tout le monde savait que Gébrane Tuéni était menacé et a fait porter "à toute la République la responsabilité de la mort de son père".
"Le Liban est le seul pays arabe qui jouit d'une certaine liberté et c'est pour cette raison que les journalistes y sont tués. Nous demandons à tous nos confrères dans le monde de réagir pour que la mort de Gebrane et de Samir renforce notre détermination," a affirmé Gisèle Khoury.
Lyana, la fille de Samir Kassir, a lancé un appel au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, chargé d'enquêter sur la mort du journaliste franco-libanais suite à la plainte déposée par la famille auprès de la justice française. "Monsieur le juge Bruguière, nous vous attendons" a t-elle déclaré en fixant les caméras des télévisions présentes à la conférence.
Robert Ménard s'est déclaré "déçu" par la résolution 1644 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution qui reconduit, pour une période de six mois, le mandat de la commission d'enquête internationale sur l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri, se limite à autoriser ladite commission à apporter une assistance technique au gouvernement libanais. Ce dernier garde la charge des enquêtes sur les autres meurtres et attentats politiques perpétrés au Liban depuis octobre 2004. "Si les Nations unies ne font rien de plus, cette vague de violence va se poursuivre inévitablement. Nous allons faire appel à toutes les instances internationales, telles que la Commission des droits de l'homme, le Conseil de l'Europe et le Parlement européen", a-t-il déclaré.
"Les médias libanais doivent aussi se mobiliser davantage pour combattre ces violences dont ils sont les premières victimes", a ajouté Robert Ménard.
Rappel des faits
2005 a été une année noire pour les journalistes au Liban. Endeuillés par la mort de Samir Kassir, correspondant de la chaîne de télévision TV5 et éditorialiste au An-Nahar, le 2 juin 2005, et traumatisés par l'attentat qui a visé et mutilé la journaliste de la chaîne de télévision LBCI May Chidiac en septembre 2005, les médias libanais paient un lourd tribut. Le pays est en crise depuis le 14 février 2005, date de l'attentat meurtrier contre l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Celui qui a visé et tué Gebrane Tuéni, député et PDG du quotidien An-Nahar, le 12 décembre 2005, est venu confirmer les craintes des professionnels de la presse.