Assassinat du journaliste Luiz Carlos Barbon Filho : l'enquête met en cause des agents de la police militaire
Reporters sans frontières fait part de son émoi après l'assassinat de Luiz Carlos Barbon Filho, 37 ans, chroniqueur de l'hebdomadaire Jornal do Porto et du quotidien JC Regional, dans la nuit du 5 mai 2007.
Reporters sans frontières fait part de son émoi après l'assassinat de Luiz Carlos Barbon Filho, 37 ans, chroniqueur de l'hebdomadaire Jornal do Porto et du quotidien JC Regional, dans la nuit du 5 mai 2007. Il était connu pour ses nombreuses accusations publiques envers des politiciens locaux et avait beaucoup d'ennemis. Son épouse, Kátia Rosa Camargo, a confirmé qu'il avait déjà reçu des menaces de mort par téléphone. Deux hommes à moto lui ont tiré dessus, à Porto Ferreira (São Paulo). L'organisation exprime toutes ses condoléances à la famille du journaliste. “Nous sommes choqués par la mort brutale de ce journaliste. Cet assassinat témoigne à nouveau de la violence persistante contre la presse locale. La piste professionnelle a été retenue par la police : Luiz Carlos Barbon Filho avait dénoncé en 2003 des abus sur mineurs impliquant des hommes politiques et des entrepreneurs de São Paulo. Le Brésil reste un pays dangereux pour les journalistes. Neuf journalistes ont été assassinés dans le pays depuis 2002“, a déclaré Reporters sans frontières. Le journaliste avait récemment accusé quatre entrepreneurs ainsi que cinq fonctionnaires de Porto Ferreira d'avoir abusé sexuellement d'adolescents, en 2003. L'affaire avait fait la une des journaux à l'époque. Parmi toutes les personnes impliquées, seul un serveur, accusé d'avoir organisé ces soirées, est détenu. Un des entrepreneurs a été gracié et un autre a fui. Un fonctionnaire a obtenu une liberté conditionnelle et un autre a été réélu, après avoir bénéficié d'une réduction de peine. João Roberto Bellini, propriétaire de l'hebdomadaire Jornal do Porto, a confié à Reporters sans frontières que Luiz Carlos Barbon Filho n'était pas employé au journal mais qu'il y publiait régulièrement des textes : “Ses articles soulevaient des polémiques et faisaient bouger la municipalité. La classe politique n'aimait pas vraiment ses articles puisqu'il critiquait constamment les autorités. C'est en tout cas un événement regrettable, d'une sauvagerie terrible. Cette exécution publique montre, de toute évidence, que l'on veut faire taire la presse.“ La police n'a toujours aucun indice sur l'identité des deux assassins, mais pense que le crime était prémédité.