Trois mois jour pour jour après l'assassinat, à Beyrouth, du journaliste franco-libanais Samir Kassir, Reporters sans frontières demande une nouvelle fois aux autorités libanaises d'apporter leur pleine collaboration aux juges d'instruction français Jean-louis Bruguière et Philippe Coirre, et à la justice du pays d'accélérer ses recherches pour que les assassins du journaliste soient démasqués et sanctionnés.
Trois mois, jour pour jour après l'assassinat, à Beyrouth, du journaliste franco-libanais Samir Kassir, Reporters sans frontières, qui s'est constituée partie civile dans cette affaire, aux côtés de la veuve et de la famille de la victime, rappelle l'importance de la mobilisation de tous.
"Nous demandons une nouvelle fois, aux autorités libanaises d'apporter leur pleine collaboration à l'équipe française composée des deux juges d'instruction français Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre. Trois mois après l'assassinat, la justice libanaise doit elle aussi accélérer ses recherches pour que cet acte horrible ne reste pas impuni. Nous voulons que cette enquête aboutisse au plus vite et que les assassins et commanditaires soient démasqués et sanctionnés lourdement," a déclaré Reporters sans frontières.
Rappel des faits
Editorialiste depuis dix ans du quotidien modéré An-Nahar ("Le Jour" en arabe, tiré à 55 000 exemplaires), écrivain et historien, Samir Kassir était âgé de 45 ans et possédait la double nationalité franco-libanaise. Il était le correspondant de la chaîne francophone internationale TV5 et avait longtemps collaboré au mensuel français Le Monde diplomatique. Il était également professeur de sciences politiques à l'université Saint-Joseph de Beyrouth.
Le journaliste, célèbre pour ses positions antisyriennes et ses dénonciations du "régime libanais policier", était persécuté et menacé depuis des années. En 2000, il avait été pris à partie par des agents de la Sûreté générale libanaise. Son passeport libanais avait été saisi. Samir Kassir avait ensuite expliqué qu'il était constamment suivi par les services de renseignements libano-syriens. L'ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, l'avait alors pris sous sa protection. Son dernier éditorial, publié le 27 mai et intitulé "Gaffe après gaffe", stigmatisait "la poursuite de la répression en Syrie".
Samir Kassir était aussi l'un des membres fondateurs du Mouvement de la Gauche démocratique (opposition) et avait largement participé aux protestations anti-syriennes du printemps 2005.
Le journaliste est décédé le 2 juin 2005, à 10h45 heure locale (7h45GMT), dans l'explosion de sa voiture, garée devant son domicile dans le quartier chrétien d'Achrafieh, à l'est de Beyrouth.