Assassinat d’un directeur de radio à la frontière brésilienne ; la piste mafieuse très probable
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Reporters sans frontières espère des résultats rapides dans l’enquête sur l’assassinat du directeur de radio locale Marcelino Vázquez, le 6 février 2013 à Pedro Juan Caballero, capitale du département d’Amambay, frontalier du Brésil. Réputée pour sa dangerosité, cette zone de culture de la marijuana est également l’un des principaux points d’entrée du trafic de drogues dites “dures” à destination des pays du Cône Sud. Les journalistes y sont exposés à une menace permanente, de même que leurs collègues brésiliens.
Reporters sans frontières avait consacré, en 2011, une mission et un rapport à ce sujet.
“La piste mafieuse paraît la plus probable dans cet assassinat dont le mode opératoire porte clairement la marque du crime organisé. L’enquête qui s’annonce doit aboutir à des résultats rapides. Elle doit explorer le mobile professionnel et ne doit surtout pas céder à d’éventuelles pressions et entraves, dans une région où l’emprise des cartels sur les autorités locales est malheureusement élevée. Cette tragédie fait écho à l’assassinat, en 1991, de Santiago Leguizamón, directeur de la station Mburucuyá, dont la mort reste à ce jour "impunie", a déclaré Reporters sans frontières.
Dans la soirée du 6 février, aux alentours de 19 heures, Marcelino Vázquez quittait les studios de Sin Fronteras 98.5 FM, dont il est propriétaire, pour se rendre dans une discothèque (qu’il possède également) lorsque deux individus circulant à moto l’ont intercepté. L’homme assis à l’arrière du deux-roues en est descendu et a ouvert le feu à plusieurs reprises en direction du journaliste avec un revolver calibre 38 millimètres. Sorti de la discothèque, l’un des fils de Marcelino Vázquez a vu les assassins prendre la fuite.
Principalement dédiée aux émissions musicales, Sin Fronteras FM ouvrait également son antenne à des programmes d’opinion et d’information, qui n’évitaient aucun sujet. Marcelino Vázquez a sans doute payé le prix de cette audace.
Le Paraguay a encore reculé de onze places au dernier Classement Mondial établi par Reporters sans frontières. L’organisation suivra avec la plus grande attention le déroulement de la campagne pour les élections générales du 21 avril 2013. Le coup d’État parlementaire du 22 juin 2012 contre Fernando Lugo a pesé sur la liberté d’information.
Publié le
Updated on
20.01.2016