Arabie saoudite : une journaliste libérée, trois autres bientôt libres !

Après un an d’emprisonnement, une blogueuse saoudienne a été libérée provisoirement. Trois autres journalistes et défenseures des droits des femmes doivent aussi recouvrer la liberté d’ici fin mars. Reporters sans frontières (RSF) salue ces libérations pour lesquelles l’organisation s’était mobilisée et demande leur confirmation de façon définitive.

La fondatrice du blog Saudiwoman et défenseure des droits des femmes, Eman al Nafjan, bénéficie d’une libération provisoire depuis le jeudi 28 mars à la suite de la deuxième audience de son procès devant la cour pénale de Ryad. La blogueuse était emprisonnée depuis mai 2018 pour avoir eu des “contacts suspects avec des entités étrangères”, porté atteinte aux intérêts nationaux et aidé les "ennemis de l'Etat". 


Trois autres journalistes, éditorialistes et militantes féministes, Nouf Abdelaziz al Jerawi, Hatoon al-Fassi et Nassima al Sada, arrêtées également au printemps 2018, doivent pour leur part recouvrer la liberté d’ici le dimanche 31 mars, selon des informations publiées sur Twitter par l’organisation de défense des droits humains ALQST sur Twitter.


“C’est avec un immense soulagement que nous apprenons la libération de ces blogueuses et journalistes, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Ces remises en liberté, qui doivent encore devenir définitives, confirment la justesse de notre combat engagé depuis de long mois en faveur des dizaines de journalistes arbitrairement détenus en Arabie saoudite et dont le seul tort est d’avoir osé faire entendre leur voix dissidente. 


Depuis le début de la vague d'arrestations massives de journalistes et défenseurs des droits humains saoudiens à l'automne 2017, puis l’assassinat de l’éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi en octobre dernier, RSF se mobilise pour obtenir la libération immédiate de journalistes saoudiens, professionnels ou non. L’organisation a notamment saisi le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, tout en engageant un travail de plaidoyer à long terme avec les autorités saoudiennes, françaises, allemandes ou encore britanniques.


Plus de 25 journalistes professionnels ou non sont actuellement emprisonnés en Arabie saoudite, qui occupe la 169e place sur 180 au Classement mondial 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 29.03.2019