Après la fermeture de leurs bureaux, le harcèlement continue pour les journalistes de radio Kalima

Deux journalistes de la radio Kalima ont été interpellées et menacées en quelques jours.

Zakia Dhifaoui, collaboratrice pour la radio Kalima, quittait le siège de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (organisation syndicale), aux alentours de 17 heures, le 10 février 2009, lorsque six policiers en civil l'ont interpellée. Elle a été détenue une heure au commissariat de police de la rue Charles de Gaulle à Tunis, où elle a subi de graves humiliations. Le même jour, Faten Hamdi, stagiaire à Kalima, a été menacée de poursuites judiciaires. Elle avait été interpellée trois jours auparavant. "Ce harcèlement envers des journalistes de Kalima, et identique pour tous les journalistes indépendants de Tunisie, est insupportable. La volonté des autorités tunisiennes est claire : après avoir fermé les locaux de la radio Kalima et confisqué son matériel, la police s'en prend maintenant aux journalistes de la seule radio indépendante du pays. Le but est de leur rendre la vie impossible pour qu'ils quittent Tunis et cessent leurs activités journalistiques" a déclaré Reporters sans frontières. Lors de son interpellation, Zakia Dhifaoui a été isolée dans une pièce. Deux policières l'ont violemment déshabillée et se sont employées à une fouille au corps. Des responsables de la sécurité l'ont ensuite menacée, la prévenant que ce genre de "correction" pourrait se reproduire chaque jour tant qu'elle demeurerait à Tunis et qu'elle continuerait son travail à la radio Kalima. La veille de cette arrestation, le 9 février, Zakia Dhifaoui avait déjà subi des menaces et des intimidations. Pendant trois heures, des policiers l'avaient questionnée sur son travail à Kalima, puis menacée de lui intenter un procès et de l'emprisonner si elle n'abandonnait pas ses activités. Ecrivain, Zakia Dhifaoui collabore également de façon occasionnelle à Mouwatinoun, hebdomadaire d'opposition. En 2008, elle avait passé cent deux jours en prison, après avoir couvert et participé à une marche de soutien au mouvement social de Gafsa. Depuis, elle n'est pas parvenue à reprendre son activité d'enseignante à Kairouan (120 km au sud de Tunis). (Voir le rapport Tunisie 2009 : "Tunisie, le courage d'informer") Par ailleurs, Faten Hamdi, une journaliste de Kalima, a été menacée ce même 10 février, par des agents de la police politique tunisienne, d'être emprisonnée si elle poursuivait ses activités au sein de Kalima. Cette jeune stagiaire de 24 ans avait été arrêtée le 7 février, rue Habib Bourguiba à Tunis, puis maintenue en détention pendant trois heures. Elle avait notamment été menacée de poursuites judiciaires. Trois journalistes de la chaine satellitaire Al-Hiwar Ettounisi avaient également été interpellés le 7 février, et menacés de poursuites s'ils poursuivaient leur travail.
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Updated on 20.01.2016