Appel à la libération des blogueurs et journalistes emprisonnés pour s’être exprimés librement sur le Web

Reporters sans frontières réitère son appel à la libération de la jeune blogueuse Tal Al-Mallouhi, des blogueurs Habib Saleh et Kamal Cheikhou ben Hussein et du journaliste Ali Al-Abdallah. « Les autorités syriennes se débarrassent de ceux qui osent s’exprimer sur le Net en les envoyant derrière les barreaux. La mobilisation internationale doit continuer afin que ces derniers ne sombrent pas dans l’oubli. La vigilance et les condamnations des pays avec lesquels la Syrie entretient des relations diplomatiques doivent rendre la détention de ces prisonniers d’opinion plus gênante que leur remise en liberté », a déclaré Reporters sans frontières. Tal Al-Mallouhi, étudiante et blogueuse de 19 ans, a été arrêtée par les services de renseignements syriens en décembre 2009. Elle serait actuellement détenue à la prison de Douma, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Damas. Elle serait poursuivie pour espionnage. Son maintien en détention a suscité des réactions à l’international. Le 19 septembre 2010, le mouvement égyptien du 6 avril a organisé une manifestation devant l’ambassade de Syrie au Caire pour la soutenir. Des organisations internationales et régionales ont aussi demandé sa libération. (liens ANHRI, HRW). Le journaliste Ali Al-Abdallah a comparu, le 19 septembre 2010, devant le tribunal pénal militaire de Damas. Il est poursuivi pour avoir fait publier, fin 2009, alors qu’il était détenu à la prison centrale de Damas à Adr, un article sur Internet critiquant le système religieux iranien et les relations entre la Syrie et la République islamique d’Iran. Le 19 septembre, le juge a abandonné les charges de « publication de fausses informations affaiblissant le sentiment national » (l’article 286 du code pénal syrien), pour retenir l’accusation de « volonté de nuire aux relations de la Syrie avec un Etat étranger » (article 278 du code pénal). Ali Al-Abdallah, qui devait être libéré le 16 juin 2010, a été maintenu en détention. Il risque entre 3 et 15 ans de prison ferme. Par ailleurs, le blogueur Kamal Cheikhou ben Hussein a été arrêté et incarcéré le 25 juin 2010 alors qu’il tentait d’entrer au Liban avec le passeport de son frère. Auteur de nombreuses publications en ligne sur le site All4Syria, il était interdit de sortie du territoire par les autorités syriennes. On ignore aujourd’hui son lieu de détention. Le blogueur Habib Saleh a été condamné en mars 2009, en vertu de l’article 285 du code pénal, à trois ans de prison pour « affaiblissement du sentiment national ». Il collaborait régulièrement au site Internet Elaph.com (http://www.elaph.com), censuré en Syrie en raison de son traitement de l’information. Selon son avocat, Me Mohammad Al-Hassani, le motif invoqué n’est applicable que si le pays est en état de guerre. Les autorités lui reprochent en réalité la publication d’articles critiques envers le régime. Firad Saad, poète et écrivain a, pour sa part, été libéré le 2 septembre 2010 au terme de sa peine de quatre ans. Il avait été condamné suite à une publication d’un article intitulé « Qu’a fait l’armée syrienne dans la guerre d’Israël contre le Liban ». Reporters sans frontières a écrit, le 22 septembre 2010, au Secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères et européennes, Pierre Sellal, à l'occasion de sa rencontre avec le vice-Premier ministre aux Affaires économiques de la République arabe syrienne, Monsieur Abdallah Dardari. L’organisation lui a fait part de ses inquiétudes et lui a demandé de faire pression pour obtenir la libération des blogueurs et journalistes actuellement détenus.
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Updated on 20.01.2016