Anat Kam, condamnée à quatre ans et demi de prison, a 45 jours pour faire appel

Reporters sans frontières déplore la condamnation de la journaliste en ligne Anat Kam, le 30 octobre 2011, à quatre ans et demi de prison ferme, assortie de 18 mois avec sursis, pour espionnage et divulgation de documents militaires au quotidien israélien Haaretz. La jeune femme, âgée de 24 ans, dispose de 45 jours pour faire appel. “Cette condamnation sévère viole le droit à la protection des sources et crée un précédent dangereux risquant d’inciter les informateurs des médias à s’autocensurer. Sans se prononcer sur le contenu et la classification des documents, Reporters sans frontières rappelle que les médias doivent pouvoir dénoncer une violation de la loi et être être libres d’aborder des sujets sensibles, comme l’armée, sans risque de poursuites judiciaires”, a déclaré Reporters sans frontières. Anat Kam était accusée d’avoir profité, entre 2005 et 2007, de sa position de secrétaire du général Yaïr Naveh, alors chef de la région militaire centrale, pour voler 2 085 documents, qu’elle avait ensuite remis au journaliste Uri Blau, du quotidien Haaretz. Sur la base de ces documents, Uri Blau avait alors publié une série d’articles critiques sur l’armée, révélant, entre autre, que les soldats avaient reçu l’ordre d’assassiner les membres du mouvement palestinien Jihad Islamique, plutôt que des les arrêter. L’article, qui affirmait que l’armée israélienne violait les décisions de la Cour suprême en commanditant ces assassinats, avait été approuvé, à l’époque, par le bureau de la censure militaire. Uri Blau bénéficierait, pour le moment, d’une immunité judiciaire. Anat Kam collaborait notamment avec le site d’informations Walla. Elle était assignée à résidence à Tel Aviv depuis décembre 2009. Ces deux années écoulées ne seront pas déduites de sa peine.
Le journaliste Uri Blau
Anat Kam, au tribunal, le 30 octobre 2011
Publié le
Updated on 20.01.2016