Nicaragua

Paysage médiatique

Au Nicaragua, il n’existe pour ainsi dire aucun média indépendant, du fait de la grande vague de répression lancée, depuis mai 2021, par le régime Ortega contre l’opposition, les organisations civiles et la presse indépendante. Seuls des médias en ligne, dont la plupart des journalistes vivent en exil, continuent de rapporter les abus du gouvernement. Les quelques organes fonctionnant encore dans le pays, comme Radio Corporación ou le journal télévisé Acción 10, évitent de critiquer le régime par peur des représailles.

Contexte politique

En 2021, la police nationale a envahi, sans mandat, la rédaction de La Prensa, qui continue d’être occupée. Depuis, le quotidien n’a pas assuré de diffusion papier - une violation qui s’inscrit dans la vague d’arrestations de directeurs et de journalistes de différents médias, poursuivis pour des affaires de blanchiment d’argent ou de trahison, sans qu’aucune preuve ne soit jamais produite contre eux. En 2018, déjà, les médias Confidencial et 100% Noticias avaient été confisqués.  

Cadre légal

Après les manifestations de 2018, le gouvernement Ortega a élaboré une série de lois (adoptées en 2020) à travers lesquelles il a attaqué des opposants et des journalistes indépendants à partir de 2021. La loi spéciale contre le cybercrime a notamment servi à condamner le journaliste Miguel Mendoza et deux autres citoyens ayant critiqué le gouvernement sur des réseaux sociaux. Tous sont accusés d’avoir diffusé de fausses nouvelles et ont écopé de peines de 8 à 12 ans de prison.

Contexte économique

La situation économique du pays ne s’est pas améliorée depuis la répression gouvernementale des manifestations d’avril 2018, qui s’est accentuée en mai 2021. Résultat : des investissements en berne et une économie reposant uniquement sur les exportations, parmi lesquelles l’or, la viande et le café, ainsi que sur les transferts de fonds. Quant à l’économie interne, elle a perdu son dynamisme et la population subit l’inflation de plein fouet.

Contexte socioculturel

L’émigration n’a cessé d’augmenter, au point que les Nicaraguayens qui arrivent à la frontière sud des États-Unis rivalisent en nombre avec les ressortissants des pays dits du “triangle du nord d’Amérique centrale”. Le climat qui règne dans le pays allie peur de la répression et perte de tout espoir, avec un nombre incalculable de jeunes exprimant leur désir de quitter le Nicaragua sur les réseaux sociaux.

Sécurité

La pratique du journalisme n’est pas sûre au Nicaragua. Les journalistes qui exercent dans le pays travaillent dans la plus grande discrétion et ne signent pas leurs articles par crainte des représailles. Les appareils photo sont souvent confisqués et il n’y a quasiment plus de reportages sur le terrain.