Alors que la situation de la liberté d’expression se détériore en Egypte, Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à réagir
Organisation :
Reporters sans frontières condamne l’aggravation grandissante de la situation de la liberté de la presse en Egypte, à l’approche des élections du 28 novembre prochain. Dernier fait en date : le 13 novembre 2011, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a ordonné le renouvellement, pour 15 jours supplémentaires, de la détention provisoire du blogueur et activiste Alaa Abdel Fattah.
Depuis le départ d’Hosni Moubarak, le 11 février 2011, le CSFA n’a eu de cesse de restreindre la liberté d’information, multipliant les convocations de journalistes et blogueurs devant des juridictions militaires et n’hésitant pas à condamner et emprisonner des net-citoyens. Alors que le pays s’engage dans une série de scrutins qui s’étalent de novembre 2011 à mars 2012, la crispation du CSFA sur les questions des libertés fondamentales ne fait que s’accentuer. La transition démocratique, que souhaitent les Egyptiens et qui ne peut se faire sans la liberté de la presse, est aujourd’hui en danger.
Reporters sans frontières rappelle que la presse, et plus généralement la libre circulation de l’information, est essentielle à la tenue d’élections démocratiques.
Le CSFA a non seulement perpétué les méthodes d’Hosni Moubarak pour contrôler l’information, mais les a renforcées. Les procès de civils devant des juridictions militaires sont la norme. Les arrestations et condamnations pour "trouble à l'ordre public", "diffamation", ou "propagation de fausses informations" se sont multipliées, servant de prétexte à la censure d’articles sur des sujets sensibles comme la pauvreté, le droit des femmes, et plus souvent l’armée. Plusieurs médias ont été attaqués et empêchés de diffuser les images des violences perpétrées les 9 et 10 octobre 2011 dans le quartier de Maspero au Caire.
Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à réagir et à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la liberté d’expression en Egypte. L’organisation a adressé, le 7 novembre 2011, une lettre et un bilan des violations à la liberté d’informer (voir pièce jointe ci-dessous) à plusieurs personnalités politiques et institutions, dont Navanethem Pillay (Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme), Frank La Rue (Rapporteur spécial sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression du Conseil des droits de l’homme des Nations unies), Catherine Ashton (Haute représentante pour la politique extérieure et de sécurité de l'Union européenne), Hillary Clinton (Secrétaire d’Etat américaine), Sylvie Coudray (directrice de la division de la liberté d'expression, de la démocratie et de la paix à l´UNESCO), mais aussi au ministre français des Affaires étrangères et européennes, à la Ligue arabe, au Comité des droits de l’Homme, à l’ambassade d’Egypte aux Etats-Unis et à l’ambassade de France en Egypte.
Publié le
Updated on
20.01.2016