Algérie : RSF appelle à la libération immédiate de Moncef Aït Kaci et Ramdane Rahmouni

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate et sans condition du journaliste et collaborateur de FRANCE 24 en Algérie Moncef Aït Kaci et du caméraman Ramdane Rahmouni placés en détention provisoire ce 28 juillet 2020.

Le journaliste Moncef Ait Kaci collaborateur de la chaîne française FRANCE 24 et le journaliste et réalisateur Ramdane Rahmouni ont été placés en détention provisoire hier mardi 28 juillet 2020 par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger. 

 

Les deux journalistes sont poursuivis depuis novembre 2019. Ils sont accusés de nuire à l'intérêt national en vertu de l'article 96 du code pénal, de financement étranger et de collaboration sans accréditation avec une chaîne de télévision.

 

 Il est obligatoire d'être accrédité auprès des autorités pour travailler en tant que correspondant de médias étrangers en Algérie. Or, dans une lettre publiée sur le site d’information Casbah tribune le 28 juillet avant son incarcération, Moncef Aït Kaci explique avoir respecté à la lettre les instructions des autorités dès lors qu’elles lui ont signifié qu’il ne devait “plus travailler sans accréditation” ce qui a entraîné la fin de sa collaboration “en tant que correspondent ( NDLR de France 24), car je ne travaillais plus sur le terrain, car justement j’ai respecté les instructions”.

 

Joint par RSF,  Maître Omar Baahmed, l’avocat de Aït Kaci, a déclaré que le procès contre son client et Ramdane Rahmouni était politique affirmant que “si les deux journalistes sont aujourd’hui privés de leur liberté c’est parce que ce sont des acteurs de l’information. Leur travail journalistique est la seule cause des poursuites judiciaires à leur encontre”.

 

“Nous appelons à la libération immédiate et sans conditions de Moncef Ait Kaci et Ramdane Rahmouni, déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. La détention provisoire de ces deux journalistes qui vient s’ajouter à celle de notre correspondant Khaled Drareni emprisonné depuis quatre mois et dont le procès aura lieu le 3 août 2020 témoigne de la spirale infernale de la répression en Algérie, où de nouvelles mesures chaque fois tout aussi arbitraires, servent à masquer les précédentes”.

 

L’Algérie est 146ème au classement mondial de la liberté de la presse 2020, perdant 5 places par rapport à celui de 2019.



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Mise à jour le 30.07.2020