Algérie: la condamnation des responsables de la chaîne KBC à des peines de prison est caricaturale, selon RSF

Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce une décision de la justice algérienne qui condamne Mehdi Benaissa et Ryad Hartouf, deux responsables de la chaîne de télévision KBC, propriété du groupe arabophone El Khabar à 6 mois de prison avec sursis.

Après le refus de leur libération provisoire le 13 juillet 2016, Mehdi Benaissa, directeur de la télévision KBC du groupe El Khabar, et Ryad Hartouf, responsable de production de l’émission Nass Stah, écopent aujourd’hui le 18 juillet de 6 mois de prison avec sursis et de 50.000 dinars (406 euros) d’amende pour “fausses déclarations” à propos des autorisations de tournage obtenues par la chaîne KBC pour l’émission Nass Stah. Nora Nedjaï, cadre au ministère de la Culture, a elle été condamnée à une année de prison avec sursis en plus de 50.000 dinars d’amende (406 euros).


Nous dénonçons fermement ce jugement caricatural et outrageant, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Ce type de litige aurait du être traité en premier lieu par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), mise en place le 20 juin dernier. Il ne devrait jamais mener à des peines d’emprisonnement, même avec sursis.”


RSF a dénoncé les nombreuses pressions que le groupe de presse El Khabar subit depuis plusieurs semaines. Le 13 juillet 2016, la justice algérienne annulait la vente des parts du groupe à Ness Prod filiale du groupe industriel Cevital. Cette transaction aurait pu assurer la pérennité du groupe de presse arabophone indépendant de référence.


L’Algérie occupe la 129e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.

Publié le
Updated on 20.07.2016