Reporters sans frontières a exprimé son immense soulagement après la libération d'Alan Johnston. "15 journalistes ont été kidnappés dans la bande de Gaza depuis 2005. Leurs ravisseurs n'ont jamais été arrêtés ni sanctionnés, alors que nombre d'entre eux sont connus des forces de l'ordre. Cette impunité généralisée doit cesser", a déclaré Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières a accueilli avec une grande joie l'annonce de la libération du journaliste britannique Alan Johnston, dans la nuit du 3 au 4 juillet 2007, après 114 jours de détention à Gaza.
“Voir Alan Johnston libre et en bonne santé est un immense soulagement et un grand bonheur. Au cours de cette très longue détention, notre inquiétude n'a cessé de grandir face à la gravité des menaces proférées par ses ravisseurs et l'apparente impuissance des autorités palestiniennes à trouver une issue. Nous tenons à saluer la mobilisation internationale qui n'a pas faibli pendant près de quatre mois. Nous avons une pensée particulière pour les parents et la sœur d'Alan Johnston qui ont fait preuve d'un grand courage tout au long de cette épreuve”, a déclaré l'organisation.
“Après le départ d'Alan Johnston, il ne restera plus aucun journaliste étranger basé dans la bande de Gaza. Nous espérons que la situation sécuritaire sera stabilisée, permettant d'une part le retour des correspondants étrangers et apportant d'autre part la garantie que les journalistes palestiniens seront libres d'exercer leur profession sans entraves ni pressions. L'Autorité palestinienne doit maintenant prendre des mesures pour que cela n'arrive plus. Quinze journalistes ont été kidnappés dans la bande de Gaza depuis 2005. Leurs ravisseurs n'ont jamais été arrêtés ni sanctionnés, alors que nombre d'entre eux sont connus des forces de l'ordre. Cette impunité généralisée doit cesser”, a ajouté Reporters sans frontières.
A sa libération, Alan Johnston a été accueilli chez le Premier ministre limogé Ismaël Haniyeh. “Être libre est la chose la plus fantastique. Cela a été une expérience épouvantable, comme vous pouvez l'imaginer, d'être détenu seize semaines. (...) J'ai rêvé maintes fois que j'étais libre et je me réveillais toujours dans cette pièce (...). Je n'en reviens pas d'être libre. (...) Je suis très reconnaissant à tous, un nombre impressionnant de personnes, qui ont travaillé du côté des Palestiniens, du gouvernement britannique, de la BBC, de la base au sommet, ainsi que la très grande quantité d'auditeurs de la BBC", a déclaré le journaliste. Il a aussi affirmé qu'il n'avait pas été torturé.
Alan Johnston aurait été libéré grâce à l'intervention des Comités de résistance populaire, l'une des plus hautes autorités religieuses de la bande de Gaza, qui a promulgué une fatwa condamnant sa détention. Depuis sa prise de pouvoir dans la bande de Gaza, le 15 juin 2007, le Hamas a constament mis la pression sur l'Armée de l'islam, groupe qui détenait le journaliste, encerclant notamment leur repaire dans l'ouest de Gaza. L'intervention des Comités de résistance populaire aurait notamment permis des négociations directes entre Nizar Rayan, un des hauts dirigeants du Hamas, et Moumtaz Dougmoush, le chef des ravisseurs.
La libération du correspondant de la BBC s'est accompagnée d'un échange de prisonniers. Khattab Al-Maqdissi, dirigeant de l'Armée de l'islam, arrêté le 1er juillet 2007 par la Force exécutive du Hamas, et cinq autres individus du groupe ont été libérés en échange de l'élargissement d'une dizaine de membres du Hamas enlevés quelques jours plus tôt.
(logo © AFP)
Publié le
04.07.2007
Updated on
20.01.2016