Akbar Ganji isolé dans les quartiers spéciaux de la prison d'Evine

La femme d'Akbar Ganji, Massoumeh Shaffii, ainsi que l'un de ses avocats, Me Molai, ont rendu visite au journaliste, le 17 octobre 2005. Ils ont constaté que ce dernier, très affaibli physiquement et psychologiquement depuis sa grève de la faim de cet été, avait été placé en isolement dans un quartier « spécial » où les séances de torture sont courantes. Reporters sans frontières exprime son indignation face au comportement des autorités iraniennes. « En tant que journaliste et prisonnier d'opinion, Akbar Ganji n'a rien à faire dans un quartier de haute sécurité. Nous réitérons une nouvelle fois notre demande de libération immédiate et inconditionnelle et exhortons les autorités à laisser des organisations internationales indépendantes se rendre sur place dans les plus brefs délais afin de constater l'état de santé du détenu et de vérifier les allégations de torture », a déclaré l'organisation. Après avoir rendu visite à son époux, Massoumeh Shaffii a déclaré que la situation d'Akbar Ganji « était encore pire que tout ce que l'on aurait pu imaginer ». Elle a ajouté que ce dernier aurait besoin de soins à l'épaule gauche. Depuis son transfert de l'hôpital de Milad, le 3 septembre, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Rah-é-No est détenu dans les quartiers spéciaux de la prison d'Evine à Téhéran, c'est-à-dire confiné dans un isolement total. Seuls les agents de la sûreté peuvent y accéder. Selon d'anciens détenus, des séances de torture y ont fréquemment lieu. Alors que le sort d'Akbar Ganji, le prisonnier d'opinion le plus emblématique d'Iran, reste plus qu'incertain, le ministère des Renseignements iranien a convoqué plusieurs responsables d'associations de journalistes, ainsi que des journalistes indépendants. Ceux-ci ont été interrogés, voire parfois menacés. Ils se sont également vu notifier l'interdiction de parler de la nomination de Gardiens de la Révolution à des postes clés au sein de l'administration nationale et locale. Face à cette situation, les professionnels des médias redoutent qu'une nouvelle vague d'arrestations ne se profile à l'horizon. Il y a plus de 15 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Akbar Ganji est parrainé par Le Devoir, Nice-Matin, La Montagne.
Publié le
Updated on 20.01.2016