Reporters sans frontières se félicite de la libération, le 18 mars 2006, du journaliste iranien Akbar Ganji. Arrêté et emprisonné en avril 2000, il était accusé "d'atteinte à la sécurité de l'Etat", "d'insulte au fondateur de la République islamique et aux valeurs sacrées du régime" et de "propagande contre la République islamique".
Reporters sans frontières se félicite de la libération, le 18 mars 2006, du journaliste iranien Akbar Ganji, détenu à la prison d'Evine (nord de Téhéran), depuis le 22 avril 2000.
"Nous sommes extrêmement heureux de la libération d'Akbar Ganji. Et nous remercions tous ceux qui, en Iran et à l'étranger, ont défendu le journaliste : la mobilisation de la communauté internationale n'aura pas été vaine", a déclaré Reporters sans frontières.
"Nous restons cependant inquiets sur la situation de la liberté de la presse en Iran : quatre journalistes et deux webbloggers sont toujours détenus dans les prisons du pays", a ajouté l'organisation.
Contacté à sa sortie par Reporters sans frontières, Akbar Ganji a déclaré être "soulagé" mais "très affaibli physiquement". Il a également remercié "tous ceux qui l'ont soutenu les six dernières années".
Le journaliste, qui ne pèse que 48 kilos, souffre de douleurs au genou et au dos et doit se faire opérer prochainement.
Dans un communiqué, la justice iranienne a précisé qu'Akbar Ganji a bénéficié d'une libération conditionnelle pour le Nouvel An perse, qui débute le 21 mars et se termine le 3 avril 2006. Sa période d'emprisonnement s'achevant normalement le 30 mars, il est peu probable que le journaliste soit à nouveau placé en détention.
Rappel des faits
Journaliste pour les quotidiens iraniens réformateurs Sobh-é-Emrouz, Neshat et Asr-é-Azadegan et rédacteur en chef de l'hebdomadaire Rah-é-No, Akbar Ganji avait arrêté en avril 2000. Il avait été reconnu coupable "d'atteinte à la sécurité de l'Etat", "d'insulte au fondateur de la République islamique et aux valeurs sacrées du régime" et de "propagande contre la République islamique". Il était poursuivi pour ses révélations sur les meurtres d'opposants et d'intellectuels, fin 1998, et ses accusations contre des hauts responsables politiques, tels que Ali Fallahian ou Hashemi Rafsandjani. Akbar Ganji était également accusé d'avoir participé à la conférence de Berlin, consacrée aux réformes en Iran et jugée anti-islamique par les autorités du pays. Le 13 janvier 2001, il avait été condamné à dix ans de prison. En mai, sa peine avait été ramenée, en appel, à six mois. Mais le 15 juillet 2001, la Cour suprême était revenue sur ce verdict, sous prétexte d'irrégularités commises lors de la procédure d'appel. Le journaliste avait écopé de six années de réclusion.
Détenu en cellule d'isolement, Akbar Ganji avait entamé, le 11 juin 2005, une grève de la faim pour demander sa libération. Les autorités iraniennes avaient refusé de plier à sa demande et l'avaient renvoyé en prison après une brève hospitalisation.
Le président américain George Bush, l'Union Européenne ainsi que de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé, à plusieurs reprises, sa libération.
Reporters sans frontières remercie les médias qui ont défendu Akbar Ganji dans le cadre du parrainage des journalistes emprisonnés.