Ahmed Mansour et quatre militants des droits de l’homme graciés et libérés

Le blogueur Ahmed Mansour et quatre militants pro-démocratie ont été graciés par le Président des Emirats arabes unis, le 28 novembre 2011, après avoir été condamnés à trois et deux ans de prison (lire le communiqué du 28 novembre 2011). ------------- Ahmed Mansour et quatre activistes maintiennent le boycott de leur procès, verdict prévu pour le 27 novembre prochain
24.11.2011
Le verdict du procès d’Ahmed Mansour et de quatre activistes pro-démocratie sera rendu le 27 novembre 2011, a annoncé le juge lors de l’audience du 23 octobre dernier. Aucune audience supplémentaire ne sera convoquée. Les cinq militants sont maintenus en prison jusqu’à cette date. L’un de leurs avocats, Maître Abdulhamid Al-Kumaiti, a déclaré à l’AFP qu’il était optimiste quant à l’issue du procès, étant donnée l’absence de preuve à charge. Reporters sans frontières dénonce un procès inéquitable qui s’éternise et permet de maintenir les accusés en détention. L’organisation appelle la justice émiratie à libérer Ahmed Mansour et les quatre activistes dans les plus brefs délais et demande l’abandon des charges pesant contre eux. Les cinq militants ont à nouveau refusé de comparaître devant la cour le 23 octobre. C’est la troisième audience boycottée par les accusés qui dénoncent un procès politique ainsi que de mauvais traitements en prison. Ahmed Mansour, Farhad Salem, Nasser bin Ghaith, Hassan Ali Al-Khamis et Ahmed Abdul Khaleq sont jugés pour “atteinte à la sécurité de l’Etat”, “trouble à l’ordre public” et “atteinte au chef de l’Etat”, en la personne du vice-président et du prince héritier d’Abou Dhabi. Leur procès s’est ouvert le 14 juin 2011. Les audiences ont régulièrement été reportées depuis lors. Les Emirats arabes unis figurent sur la liste des “Etats sous surveillance” concernant la liberté d’informer sur Internet établie par Reporters sans frontières. ---------------------- Ahmed Mansour et quatre autres activistes ont refusé de comparaître à leur procès
04.10.2011 Cinq activistes pro-démocratie, dont le blogueur Ahmed Mansour, ont refusé de comparaître à leur procès, le 2 octobre 2011, pour dénoncer un procès politique. L’audience était pour la première fois ouverte à la presse et aux représentants d’organisations de défense des droits de l’homme. Reporters sans frontières dénonce un procès inéquitable, dont les audiences sont constamment reportées afin de maintenir les accusés en détention. L’organisation renouvelle son appel à la libération d’Ahmed Mansour et de tous les prisonniers de conscience et demande l’abandon des charges pesant contre les cinq militants. La prochaine audience est prévue pour le 9 octobre 2011. -------------------------------------------------------------------------------------------- Le procès du blogueur Ahmed Mansour à nouveau reporté
28.09.2011 Le procès de cinq activistes, parmi lesquels le blogueur Ahmed Mansour, a repris, le 26 septembre 2011 à 10h, devant la cour suprême fédérale d’Abu Dhabi. L’audience s’est de nouveau déroulée à huis clos. Les cinq accusés, qui ont plaidé non coupable, ont protesté contre le harcèlement et les attaques dont ils sont victimes en prison. Ils ont également demandé l’ouverture du procès au public, ainsi que l’accès à leur dossier. Ces requêtes ont été rejetées. La cour a procédé à l’audition de trois témoins, puis a décidé un nouveau report du procès au 2 octobre prochain. Mohamed Nasser Al-Ghanim, le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications, devrait être entendu au cours de cette nouvelle audience, lors de laquelle devraient également être présentés les arguments de l’accusation. Reporters sans frontières dénonce le report constant des audiences, qui permet de maintenir en détention les cinq prévenus depuis plus de six mois. L’organisation demande la libération immédiate et inconditionnelle du blogueur Ahmed Mansour et des quatre autres activistes. ------------------- Ahmed Mansour à nouveau devant la justice
13 juillet 2011
Le procès du blogueur et militant des droits de l’homme, Ahmed Mansour, arrêté en avril 2011, reprend le 18 juillet. Reporters sans frontières appelle les autorités à abandonner les charges retenues contre le net-citoyen et à le libérer sans délai. L’arrestation d’Ahmed Mansour, pendant laquelle deux ordinateurs portables et plusieurs documents avaient été saisis, avait mobilisé des moyens disproportionnés (plus de dix policiers étaient intervenus). Il était déjà depuis plusieurs semaines la cible de tentatives d’intimidation et d’une campagne de diffamation, notamment sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Le net-citoyen avait également subi des pressions de la part de son employeur, une entreprise de télécommunications qui avait soudainement décidé de le muter au Pakistan. Une décision motivée, selon le blogueur, par ses engagements politiques. Arrêté début avril dernier après avoir signé une pétition appelant à des réformes démocratiques, Ahmed Mansour est jugé avec quatre autres prévenus : Farhad Salem, Nasser bin Ghaith, Hassan Ali Al-Khamis et Ahmed Abdul Khaleq. Tous sont accusés d’atteinte à la sécurité de l’Etat, de trouble à l’ordre public et d’atteinte aux personnes du chef de l’Etat, du vice-président et du prince héritier d’Abou Dhabi. Ils ont plaidé non coupables lors de la première audience de leur procès qui s’est ouvert le 14 juin dernier. Le juge avait été subitement remplacé quelques heures avant le début de l’audience. Des manifestations en faveur du gouvernement avaient eu lieu devant le palais de justice. Des menaces de mort auraient été proférées par la foule à l’encontre des détenus. Cette deuxième audience risque à nouveau d’être ajournée, l’accusation souhaitant entendre de nouveaux “témoins”, inconnus de la défense. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, Ahmed Mansour souffrirait actuellement d’une sévère allergie. A plusieurs reprises, il aurait demandé à consulter un dermatologue, mais l’accès aux soins lui a été, jusqu’à présent, refusé. Les révolutions dans les pays arabes n’ont fait qu’accentuer la politique sécuritaire et répressive menée dans le pays ces derniers mois. Ahmed Mansour ne doit pas en être une victime collatérale. Les arrestations se multiplient, la cyberpolice en charge de surveiller les internautes a été renforcée, le filtrage s’intensifie et les autorités cherchent toujours à avoir accès aux communications chiffrées des BlackBerry... Autant de signes inquiétants, dans un contexte régional agité. Reporters sans frontières rappelle que les Emirats arabes unis font partie des pays “sous surveillance” dans la liste des ennemis d’Internet publiée par l’organisation le 12 mars 2011.
Publié le
Updated on 20.01.2016