Agression sexuelle en détention

Reporters sans frontières demande l’ouverture d’une enquête sur les mauvais traitements infligés à Abdolreza Tajik Incarcéré depuis le 12 juin 2010, Abdolreza Tajik, journaliste et membre du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, a été victime de mauvais traitements. Des membres de sa famille ont déclaré que lors de leur première visite à la prison d’Evin, le 14 juillet 2010, le journaliste les avait informés avoir été victime de violences en présence du substitut du procureur de Téhéran lors de sa première nuit en prison. D’après les termes utilisés au cours de la discussion au parloir, le journaliste a prononcé le terme de « hatke hormat », qui signifie « être déshonoré » en persan. D’après son avocat, Me Mohammad Sharif, cette expression utilisée en langage juridique qualifie l’agression sexuelle. A noter que les conversations des détenus avec leur famille lors des visites au parloir sont officiellement enregistrées par les responsables de la prison, afin de surveiller leurs propos et de limiter les échanges d’information. Abdolreza Tajik n’était donc pas libre de préciser ce qu’il entendait par « être déshonoré ». Le 29 juillet 2009, Mehdi Karoubi, l’un des candidats à l’élection présidentielle de juin 2009, avait publié dans son journal Etemad e-Melli une lettre ouverte dans laquelle il avait dénoncé des actes de viol sur des jeunes détenus : « Les jeunes ont été sauvagement violés. Ils souffrent depuis de dépression et de sérieux problèmes psychologiques et physiques », avait-il écrit. Malgré les nombreux démentis des autorités iraniennes, et les pressions exercées sur eux et leur famille, d’anciens détenus, une fois en exil, ont confirmé avoir été victimes d’agression sexuelle (http://fr.rsf.org/iran-suspension-d-un-journal-la-liberte-18-08-2009,34222.html). Au moins quatre journalistes et militants politiques ont témoigné dans ce sens à Reporters sans frontières. « Voilà un an que la communauté internationale est largement alertée de ce qui se passe dans les prisons iraniennes. Combien de crimes faudra-t-il pour que les instances internationales réagissent ? Il est temps que la Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Mme Pillay, exhorte les autorités iraniennes à accepter la visite du rapporteur des Nations unies sur la torture afin qu’il enquête sur les allégations de mauvais traitements dans les prisons iraniennes », a déclaré Reporters sans frontières. L’organisation rappelle que le journaliste a été arrêté le 12 juin 2010 à son domicile. Pendant près d’un mois, les autorités n’ont donné aucune nouvelle sur le lieu de détention du journaliste. Me Mohammad Sharif, avocat du journaliste, n’a toujours pas pu s’entretenir avec son client. Il n’a toujours pas accès à son dossier. Ces détentions incommunicado peuvent être qualifiées de disparitions forcées et de crimes contre l’humanité. Par ailleurs, le journaliste en ligne Ali Malihi a été condamné à quatre ans de prison ferme et à payer une amende de cent mille Toman ( 80 euros), le 25 juillet 2010 par la 28ème chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. Le journaliste d’Etemad e-Melli et Sahrvand a été condamné pour « action contre la sécurité nationale et insulte envers le président ».
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Updated on 20.01.2016