Agression d'un journaliste à Sotchi

Reporters sans frontières est consternée par l'agression d'un journaliste à Sotchi, dans le sud de la Russie, lundi 26 avril. Arkady Lander, rédacteur en chef du journal indépendant Mestnaya (Local) a été très gravement battu par deux inconnus, dans son appartement. L'organisation de défense des journalistes appelle les autorités à mettre tout en oeuvre pour que la lumière soit faite sur cette attaque et que les coupables soient inculpés. Elle redoute, qu'une fois encore, l'impunité ait le dernier mot dans une affaire de violences à l'encontre d'un journaliste. Arkady Lander a été frappé à plusieurs reprises par deux jeunes hommes munis de barres en métal (probablement des pieds-de-biche). Les voisins avaient remarqué, les jours précédant l'attaque, les deux individus dans l'immeuble, aux alentours de l'appartement du journaliste. Ils n'avaient pas accordé d'importance à leur présence, mais il est probable que les agresseurs soient venus repérer au préalable la configuration des lieux. Lundi, afin que les voisins n'entendent pas l'agression, les deux hommes avaient bloqué les portes d'accès à l'étage du journaliste. Le journaliste n'a pas perdu connaissance sous les coups, mais a été transporté à l'hôpital, très gravement blessé. Les médecins ont décelé une fracture du crâne, une commotion cérébrale ainsi que des lacérations profondes à la tête. Le journaliste a déclaré avoir cru que ses assaillants voulaient le tuer. Arkady Lander est persuadé que son agression est liée à son activité professionnelle et plus particulièrement à la couverture de la campagne des élections municipales par Mestnaya. Ses collègues en viennent à la même conclusion, précisant que rien n'a été volé dans l'appartement. Malgré cela, le journaliste n'a aucunement l'intention de cesser son travail à la rédaction de Mestnaya. Le chef de la branche locale du parti communiste, Yuri Dzaganiya, estime lui aussi que la motivation des agresseurs est politique. Le journaliste avait en effet traité, dans plusieurs articles, de la corruption des hommes politiques dans la région, ce qui n'avait pas dû être du goût de tous. Reporters sans frontières dénonce l'agression qu'a subie le journaliste et espère qu'il se rétablira rapidement. L'organisation tient à lui apporter son soutien dans cette épreuve. Elle rejoint l'opinion d'Oleg Rubezhansky, collègue du journaliste, selon qui " c'est de la sauvagerie. Cela souligne une fois encore que la presse en Russie n'est pas libre, que nous payons de notre santé et de notre vie la liberté d'expression, qui n'est pas garantie par l'Etat".
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Updated on 20.01.2016