Aggravation en appel de la peine de Hafnaoui Ghoul

Le 11 juillet 2004, Hafnaoui Ghoul, correspondant du quotidien El-Youm à Djelfa (270 km au sud d'Alger) a vu sa condamnation du 9 juin dernier à deux mois de prison et à une amende de 300 000 dinars (environ 3500 euros) pour " outrage et diffamation ", portée à trois mois d'emprisonnement et 100 000 dinars d'amende au terme de son procès en appel. Incarcéré le 24 mai 2004, le journaliste, également historien et responsable du bureau régional de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), a été depuis cette date l'objet de trois condamnations pour diffamation. Ce verdict en appel contredit les signes d'apaisement envoyés par les autorités, notamment le discours du 5 juillet du ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour. Celui-ci avait alors rappelé son attachement à la liberté de la presse et prôné un nouveau dialogue entre les médias et le pouvoir. Les autorités judiciaires avaient ensuite reporté un grand nombre des affaires relatives à des délits de presse au mois de novembre 2004. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10.06.2004 Acharnement judiciaire contre Hafnaoui Ghoul Reporters sans frontières dénonce l'acharnement judiciaire dont est victime Hafnaoui Ghoul, correspondant du quotidien El-Youm à Djelfa (150 km au sud d'Alger) et militant des droits de l'homme. Incarcéré depuis le 24 mai 2004, sous plusieurs mandats de dépôt, le journaliste a été condamné le 9 juin, par le tribunal de première instance de Djelfa, à deux mois de prison et à verser une amende de 300 000 dinars (environ 3 500 euros) au préfet de Djelfa et au directeur de la Santé. " Hafnaoui Ghoul est victime d'une véritable cabale judiciaire. En multipliant les plaintes et les procédures, les autorités brouillent les pistes, au point que nous avons un doute sur l'effectivité du jugement qui l'aurait condamné, le 26 mai, à six mois de prison. En revanche, nous sommes convaincus de la volonté des autorités de faire taire ce journaliste. Nous sommes par ailleurs étonnés de l'énergie dépensée par les pouvoirs locaux pour le maintenir en prison. Nous demandons aux autorités algériennes de libérer Hafnaoui Ghoul et nous réitérons notre appel à supprimer du code pénal les peines de prison pour diffamation ", a déclaré Reporters sans frontières. Le procès d'Hafnaoui Ghoul, tenu le 9 juin, fait suite au dépôt de quatre plaintes en diffamation par le préfet de Djelfa et ses proches collaborateurs. Ceux-ci se sont sentis diffamés dans une interview d'Hafnaoui Ghoul, publiée le 17 mai dernier dans les colonnes du Soir d'Algérie. Le journaliste y évoquait notamment la corruption des milieux politiques locaux, la mauvaise gestion des biens publics et la situation catastrophique du secteur sanitaire dans la région. " L'avocat de la partie civile a attaqué Hafnaoui Ghoul en lui déniant son statut professionnel. Il a tout simplement affirmé qu'en tant que correspondant local, Hafnaoui Ghoul n'était pas journaliste ", a déclaré Maître Bourayou à Reporters sans frontières, avant d'ajouter que son client, défendu par un collectif d'avocats, allait faire appel. Une quinzaine d'autres plaintes pour diffamation ont par ailleurs été déposées à l'encontre de Hafnaoui Ghoul, incarcéré à la prison de Djelfa depuis le 24 mai.
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Updated on 20.01.2016