Affaires Curuvija et Pantic : le ministère de l'Intérieur ordonne l'ouverture d'une enquête interne au sein de la police
Le directeur général de la police nationale, Vladimir Bozovic, a annoncé, le 13 juin 2006, l'ouverture d'une enquête interne concernant les conclusions de la police sur l'assassinat des journalistes Slavko Curuvija et Milan Pantic, tués en 1999 et 2001. Le 12 juin, Reporters sans frontières avait demandé au ministre de l'Intérieur de relancer l'enquête sur la mort de Milan Pantic.
Cinq ans jour pour jour après l'assassinat du journaliste Milan Pantic, les responsables de sa mort n'ont toujours pas été identifiés. Le correspondant du quotidien belgradois Vecernje Novosti à Jagodina (Centre) avait été retrouvé mort devant son domicile, le 11 juin 2001, après avoir été violemment frappé à la tête. Le chef de la police locale a déclaré récemment qu'il n'y avait aucune avancée dans l'enquête. « Nous demandons au ministre de l'Intérieur de Serbie, Dragan Jocic, de reprendre en main l'enquête sur l'assassinat de Milan Pantic, premier journaliste serbe assassiné après la chute de l'ancien président Slobodan Milosevic. De nombreux journalistes ont été victimes de la mafia locale dans cette région et la résolution de ces affaires doit être considérée comme une priorité par le gouvernement de Vojislav Kostunica afin de mettre un terme à l'impunité », a déclaré Reporters sans frontières. Le 9 juin 2006, l'épouse du journaliste, Zivka Pantic, a donné plusieurs interviews dans la presse et affirmé qu'elle n'avait jamais été informée des résultats de l'enquête menée par la police. Elle reste convaincue que son mari a été victime de la mafia parce qu'il avait dénoncé dans ses articles le crime organisé à Jagodina et dans d'autres villes de la région de Pomoravlje. Zivojin Trifunovic, ancien chef de la police du centre ville de Jagodina, et Jovan Stojanovic, ancien maire de la ville, avaient été arrêtés le 13 avril 2003 pour leur implication dans l'assassinat de Milan Pantic. Ils ont été relâchés peu de temps après et inculpés uniquement pour des malversations sous la présidence de Slobodan Milosevic. Dans le cas de Slavko Curuvija, directeur des journaux Dnevni Telegraf et Evropljanin, assassiné devant son domicile de Belgrade en avril 1999, les assassins et commanditaires du crime n'ont également jamais été identifiés. Des journalistes serbes ont même accusé les autorités d'avoir feint de mener une enquête pour retrouver les auteurs de l'assassinat.