Affaire Wattan TV: RSF dénonce une décision affligeante
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Reporters sans frontières exprime sa plus vive déception au regard de la décision de la Haute Cour de justice israélienne, prise à l’issue de l’audience du 4 décembre 2013, de ne pas revenir sur l’ordre de l’armée israélienne de confisquer les appareils de transmission de la chaîne palestinienne Wattan TV, intervenue lors du raid militaire de février 2012.
“Cette décision de la Haute Cour de justice est affligeante. Rendue sans débat contradictoire ni motivation, elle est purement et simplement arbitraire, d’autant que la fréquence sur laquelle Wattan TV diffuse actuellement ses programmes a été accordée par l’Autorité palestinienne, en vertu de l’application de l’Accord intérimaire de septembre 1995”, déclare Reporters sans frontières, qui ajoute : “Il est scandaleux de constater à quel point quel point l’argument sécuritaire, utilisé en troisième ressort par les autorités israéliennes pour justifier de cette confiscation, permet de tout légitimer en Israël, même l’arbitraire.”
D’après les informations recueillies par l’organisation, l’avocat de l’Etat d’Israël a demandé, au cours de l’audience du 4 février 2013, une audience ex-parte afin d’exposer en quoi la confiscation de ce matériel est justifiée au regard de la sécurité de l’Etat d’Israël. La cour a accédé à cette demande malgré le fait que les avocats de Wattan TV, Maîtres Michael Sfard et Noa Amrami, aient souligné l’importance du respect du principe du débat contradictoire pour chaque preuve présentée. Au terme de cette audience ex-parte de quinze minutes, la Cour a décidé, sans fournir motivation ni justification, de ne pas annuler la décision de l’armée israélienne de confisquer l’équipement de Wattan TV.
La Haute Cour a néanmoins décidé de ne pas clore le dossier. Estimant que Wattan TV utilisait une fréquence illégale pour diffuser ces programmes, elle a accordé 45 jours à la chaîne pour obtenir de l’Autorité palestinienne une nouvelle fréquence. Une fois cette procédure achevée, la Haute cour de justice israélienne rendra sa décision finale.
Parallèlement, Reporters sans frontières a été soulagée d’apprendre la libération, le 5 décembre 2013, du journaliste au quotidien Al-Quds, Mohamed Abu Khdeir, arrêté le 6 novembre dernier par les forces de sécurité israéliennes. Contacté par Reporters sans frontières, Mohamed Abu Khdeir a confirmé avoir été interrogé sur ses activités journalistiques, notamment sur les interviews effectuées avec diverses peronnalités politiques appartenant entre autres au Hamas, ainsi que sur les liens qu’il entretenait avec ce mouvement. Il a également affirmé avoir été placé à l’isolement et avoir été victime de mauvais traitements au cours de sa détention.
Publié le
Updated on
20.01.2016