Affaire Norbert Zongo : Me Farama n'a fourni aucune information à Reporters sans frontières

Reporters sans frontières dément catégoriquement que Me Prosper Farama ait fourni à l'organisation le témoignage du sergent Babou Naon publié dans son rapport intitulé « Affaire Norbert Zongo : cinq ans après les faits, un nouveau témoignage accable la garde présidentielle ». Les poursuites engagées contre Me Prosper Farama sont donc sans aucun fondement.

Reporters sans frontières dément catégoriquement que maître Prosper Farama ait fourni à l'organisation le procès-verbal d'audition du sergent Babou Naon publié dans son rapport intitulé « Affaire Norbert Zongo : cinq ans après les faits, un nouveau témoignage accable la garde présidentielle ». La représentante de Reporters sans frontières n'a jamais rencontré maître Farama, ni même communiqué avec lui, lors de son séjour à Ouagadougou, du 7 au 10 décembre dernier. Les poursuites engagées à l'encontre de Maître Prosper Farama, inculpé de divulgation du secret de l'instruction, sont donc sans aucun fondement. Elles témoignent de l'inquiétude des autorités à l'idée que la vérité puisse enfin éclater dans l'affaire de l'assassinat de Norbert Zongo, le 13 décembre 1998. Elles semblent motivées par des considérations d'ordre politique, visant à affaiblir la défense de M. Norbert Tiendrebeogo, leader du Front des Forces Sociales, aujourd'hui inculpé dans la « tentative de coup d'Etat » d'octobre 2003 : Maître Prosper Farama est en effet l'avocat de ce responsable de l'opposition. Reporters sans frontières est à la disposition de la justice du Burkina Faso. L'organisation est toute prête à venir s'expliquer, à Ouagadougou, sur la publication de ce témoignage si le magistrat instructeur lui en fait officiellement la demande. Reporters sans frontières a rendu public, le 12 décembre 2003, un rapport faisant le point sur l'avancée de l'enquête concernant l'assassinat du directeur de L'Indépendant, Norbert Zongo. Dans ce document, l'organisation publiait de larges extraits d'une déposition du sergent Babou Naon qui met directement en cause des membres de la garde présidentielle dans l'organisation et l'exécution du journaliste. Babou Naon est actuellement détenu par la gendarmerie pour sa participation présumée à « la tentative de putsch » du mois d'octobre. C'était la première fois que ce témoignage était rendu public sous cette forme. Consulter l'intégralité du rapport "Affaire Norbert Zongo : cinq ans après les faits, un nouveau témoignage accable la garde présidentielle"
Publié le
Updated on 20.01.2016