La chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a mis en délibéré au 12 février 2008 sa décision sur la recevabilité des écoutes téléphoniques utilisées pour accuser Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale (RFI), de "complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat", a appris la délégation de Reporters sans frontières actuellement présente au Niger.
La chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a mis en délibéré au 12 février 2008 sa décision sur la recevabilité des écoutes téléphoniques utilisées pour accuser Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale (RFI), de "complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat", a appris la délégation de Reporters sans frontières actuellement présente au Niger.
Au cours de l'audience devant la chambre d'accusation, les avocats du journaliste ont fait valoir que les écoutes téléphoniques ont été réalisées de manière "secrète, clandestine et anonyme" et qu'elle n'entraient, par conséquent, dans "aucun cadre légal", selon la même source, présente au palais de justice.
L'avocat français William Bourdon a notamment expliqué que, au Niger comme en France, "les écoutes étaient bannies" dans une telle situation. Il a plaidé auprès des magistrats nigériens le fait que leur décision "dépassait la personne de Moussa Kaka et participait à la construction du Niger de demain". Il a enfin expliqué qu'il comprenait que "les magistrats se donnent le temps de la réflexion" et qu'il était "confiant dans leur décision".
Une délégation de Reporters sans frontières, conduite par son secrétaire général, Robert Ménard, accompagnée des frères de deux reporters français incarcérés depuis le 17 décembre 2007, Thomas Dandois et Pierre Creisson, est arrivée le 15 janvier à Niamey. Elle doit rendre visite aux journalistes incarcérés, ainsi qu'à leur chauffeur Al-Hassane Abdourahman, et rencontrer les autorités, afin de tenter d'obtenir leur libération rapide.
Elle rendra également visite à Moussa Kaka, par ailleurs correspondant de Reporters sans frontières au Niger, incarcéré à la prison civile de Niamey depuis fin septembre pour sa prétendue "connivence" avec la rébellion touarègue du MNJ. La délégation plaidera la cause du journaliste auprès des autorités et de la justice, ainsi que celle d'Ibrahim Manzo Diallo, directeur de publication de l'hebdomadaire Aïr Info, détenu à Agadez depuis fin octobre pour les mêmes motifs.