Dans un courrier adressé au président Bachar el-Assad, Reporters sans frontières a demandé la libération dans les plus brefs délais du journaliste et écrivain Michel Kilo, détenu depuis sept mois à la prison d'Adra, près de Damas."Nous vous demandons d'intervenir afin que Michel Kilo soit libéré et que la liberté d'informer et d‘être informé soit garantie dans votre pays", a déclaré l'organisation.
Dans un courrier adressé au président Bachar el-Assad, Reporters sans frontières a demandé la libération dans les plus brefs délais du journaliste et écrivain Michel Kilo, détenu depuis sept mois à la prison d'Adra, près de Damas. Accusé de “provoquer des dissensions raciales et confessionnelles”, de publier des “informations mensongères et exagérées ayant pour but de porter atteinte au prestige de l'Etat” et de “diffamation à l'encontre du chef de l'Etat et des tribunaux”, il risque de passer le restant de ses jours en prison.
“Alors que d'autres intellectuels arrêtés pour les mêmes motifs ont été libérés sous caution, Michel Kilo s'est vu refuser cette possibilité par l'introduction abusive de nouvelles charges à son encontre. Ainsi, alors qu'il aurait dû être libéré le 19 octobre 2006 après paiement d'une caution, le procureur général de Damas a déposé de nouvelles accusations qui ont eu pour conséquence de rendre nul l'ordre de remise en liberté de Michel Kilo qui n'a pu se présenter libre à son procès”, a notamment déclaré l'organisation dans son courrier.
“Nous estimons que rien ne justifie la détention de ce journaliste. À notre connaissance, il n'a fait qu'exercer son droit à s'exprimer librement. Un droit garanti par plusieurs traités internationaux ratifiés par la Syrie. Nous vous demandons, Monsieur le Président, d'intervenir afin que non seulement les droits de Michel Kilo soient respectés, mais aussi afin de garantir la liberté d'informer et d‘être informé dans votre pays. Dans le classement mondial 2006 de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières, la Syrie s'est trouvée de nouveau classée en bas de tableau (153e sur 168). Le contrôle institutionnalisé des médias ainsi que le maintien de l'état d'urgence a permis depuis 43 ans l'arrestation de nombreux journalistes et activistes syriens et leur réclusion dans des conditions très difficiles”, a ajouté Reporters sans frontières.
Michel Kilo collabore aux quotidiens libanais An-Nahar et Al-Safir ainsi qu'au journal arabophone basé à Londres, Al Quds Al Arabi. Il est connu pour ses prises de position en faveur des réformes démocratiques dans son pays. Le journaliste est également directeur de "Hourriyat", un centre de défense de la presse et de la liberté d'expression, créé à Damas, en 2005. Il a été arrêté le 14 mai 2006 après avoir signé la déclaration "Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth", un communiqué d'intellectuels syriens et libanais qui prône une réforme des relations entre les deux pays.
L'organisation rappelle que le président syrien Bachar el-Assad fait partie de la liste des 35 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.