Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation après le refus, par la direction du Journal du Dimanche, de publier un article concernant Cécilia Sarkozy. Etant donné les liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy et plusieurs propriétaires de groupes de presse, l'organisation sera extrêmement vigilante en ce début de quinquennat.
Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation après le refus, par la direction du Journal du Dimanche - propriété du groupe Lagardère -, de publier un article concernant Cécilia Sarkozy.
"Le respect de la vie privée est une notion essentielle, mais celle-ci ne doit, en aucun cas, être utilisée pour dissimuler des informations qui, à n'en pas douter, relèvent de l'intérêt général. Par ailleurs, nous ne savons pas si des pressions directes ou indirectes ont réellement été exercées à l'encontre de la direction du Journal du Dimanche dans cette affaire. Mais Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire, a reconnu, auprès de l'AFP, avoir reçu des "coups de téléphone de gens insistant sur le côté très privé et très personnel de l'information".
Or, nous avons tous en tête le précédent de l'éviction d'Alain Genestar de la direction du magazine Paris Match, également propriété du groupe Lagardère, à la suite de la publication, en août 2005, d'une photographie de Cécilia Sarkozy avec son compagnon de l'époque. Dans ce contexte, même si Reporters sans frontières n'a pas pour habitude de se mêler des décisions internes aux rédactions des médias privés, l'organisation appelle à la vigilance des journalistes. Etant donné les liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy et plusieurs propriétaires de groupes de presse, Reporters sans frontières sera extrêmement vigilante en ce début de quinquennat et dénoncera tout ce qui pourrait s'apparenter à des pressions des pouvoirs publics.
Cette affaire montre la nécessité d'organiser un véritable débat, en France, sur les rapports entre pouvoirs politiques, propriétaires de médias et journalistes. Il est plus que jamais nécessaire de réfléchir aux moyens à mettre en place pour préserver les intérêts des actionnaires à investir dans les médias tout en garantissant l'indépendance rédactionnelle de ces derniers.
Rue89.com, un site lancé par d'anciens journalistes de Libération, a révélé hier qu'une information selon laquelle Cécilia Sarkozy n'avait pas voté au deuxième tour de l'élection présidentielle, n'avait pas été publiée par le Journal du Dimanche, suite à des pressions d'Arnaud Lagardère, propriétaire du titre, et de l'entourage de Nicolas Sarkozy. Frank Louvrier, chargé de communication auprès de Nicolas Sarkozy, a démenti. Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, a affirmé avoir pris lui-même, "la décision de ne pas passer le papier", n'ayant pu obtenir de réaction de Cécilia Sarkozy ou de son entourage, et jugeant que l'information relevait de "la sphère privée".