Affaire Gongadze : cinq organisations dénoncent les conclusions du ministère de la justice
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Le ministère de la Justice a déclaré, le 10 septembre 2004, que les enregistrements mettant en cause les plus hautes autorités de l'Etat dans le meurtre de Géorgiy Gongadze ne sont pas authentiques. Reporters sans frontières, l'Institut des Mass Medias, Article 19, le National Union of Journalists et la Fédération Internationale des Journalistes expriment les plus grandes réserves face à cette conclusion.
" Le procureur général d'Ukraine a refusé à deux reprises d'autoriser la société civile à contrôler la nouvelle expertise des enregistrements. Cette expertise, dont l'enjeu est crucial pour établir les responsabilités dans l'affaire Gongadze, s'est déroulée, comme nous le redoutions, dans la plus grande opacité. Dans ces conditions, nous n'accordons aucun crédit aux conclusions que les autorités peuvent en tirer ", ont déclaré les cinq organisations.
Olexandre Krout, chef des expertises judiciaires du ministère de la Justice a affirmé, lors d'une conférence de presse, que les enregistrements sont le résultat d'un montage de mauvaise qualité, qui ne permettent pas d'identifier la voix du président Koutchma. Olexandre Krout fait partie d'une commission de cinq " experts internationaux " (trois Ukrainiens, une Russe et une Lituanienne) qui ont examiné les enregistrements audio d'une durée totale de plus de 36 heures.
Reporters sans frontières, ainsi que plusieurs syndicats de journalistes et organisations de défense de la liberté de la presse, avaient demandé, le 6 et le 24 février 2004, au procureur général d'Ukraine, Vassiliev Gennady, l'autorisation d'être associés à cette expertise.
Les organisations souhaitaient qu'elle soit menée dans la plus grande transparence. Le procureur général avait rejeté cette requête, indiquant que la Constitution et le code pénal ukrainiens ne prévoyaient pas ce type de contrôle par la société civile.
Les enregistrements, qui auraient été réalisés dans le bureau du président Koutchma par l'ancien officier Mykola Melnichenko, impliqueraient les plus hautes autorités de l'Etat dans le meurtre de Géorgiy Gongadze, rédacteur en chef du journal en ligne pravda.com, dont le corps décapité avait été retrouvé le 2 novembre 2000.
En 2001, le parquet avait déjà déclaré que ces enregistrements étaient des faux, alors qu'une expertise réalisée par les Etats-Unis en 2002 avait permis d'en authentifier une grande partie.
Publié le
Updated on
20.01.2016