La juge française Michèle Ghanassia a délivré, le 7 septembre, une commission rogatoire internationale à destination d'Israël, dans le cadre de la plainte déposée par Jacques-Marie Bourget. Le journaliste de Paris Match avait été blessé, le 21 octobre 2000, à Ramallah. Immédiatement après avoir appris la réouverture de l'enquête, Reporters sans frontières s'est constituée partie civile auprès du tribunal de grande instance de Paris.
Reporters sans frontières s'est constituée partie civile auprès du tribunal de grande instance de Paris dans le cadre de la plainte déposée par Jacques-Marie Bourget, journaliste de Paris Match, blessé le 21 octobre 2000 à Ramallah.
« Nous demandons que les circonstances de l'accident qui a failli coûter la vie à Jacques-Marie Bourget soient élucidées. Depuis maintenant cinq ans, celui-ci réclame que justice soit faite ; il est grand temps que tous les témoins, sans exception, soient enfin entendus », a déclaré Reporters sans frontières.
La juge française Michèle Ghanassia a rouvert l'enquête, le 7 septembre 2005, en délivrant une commission rogatoire internationale à destination d'Israël pour compléter son enquête sur le tir qui avait atteint Jacques-Marie Bourget à Ramallah le 21 octobre 2000. Cette commission rogatoire rendra possible l'audition des soldats israéliens témoins des faits. Le 16 septembre 2005, Jean Martin, avocat à la Cour, a fait parvenir un courrier au juge Ghanassia afin de l'informer que Reporters sans frontières se constituait partie civile dans cette affaire.
Jacques-Marie Bourget avait reçu une balle en pleine poitrine alors qu'il couvrait des combats entre des Palestiniens et l'armée israélienne. Immédiatement transporté à l'hôpital de Ramallah, le journaliste avait subi une très lourde opération sur place - les autorités israéliennes ayant refusé qu'il soit conduit à l'hôpital de Jérusalem. Les Israéliens avaient également entravé le rapatriement du journaliste français et le président Jacques Chirac avait dû intervenir personnellement pour que le blessé puisse rentrer en France.
Le journaliste avait été transféré au service pneumologie de Beaujon le 22 octobre 2000. Son poumon gauche avait été gravement touché, la balle avait également provoqué une fracture de la clavicule, de l'omoplate et de trois côtes ainsi qu'une lésion du plexus brachial gauche entraînant une paralysie de la main gauche.
La balle avait été retirée le 29 juin 2001. Après expertise, il avait été établi que le projectile, de fabrication israélienne, avait été tiré d'un fusil d'assaut M-16, une arme très répandue dans l'armée israélienne. Cet élément vient appuyer la thèse de Jacques-Marie Bourget selon laquelle il aurait délibérément été pris pour cible par un sniper israélien. L'assassinat d'Abdel Hamid Khorti, son interprète, abattu quelques jours après que le journaliste français avait été blessé, vient, selon lui, conforter cette hypothèse.
Jacques-Marie Bourget a porté plainte, au début de l'année 2002, pour tentative d'homicide devant le tribunal de grande instance de Paris. La section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris a été chargée de l'enquête, au cours de laquelle plusieurs témoins ont affirmé que les tirs provenaient des positions israéliennes.