Affaire Akbar Ganji : Opacité, confusion et déni de justice

La famille du journaliste Akbar Ganji, en grève de la faim depuis 41 jours, a protesté contre les conditions de son transfert à l'hôpital Milad à Téhéran. Dans une lettre ouverte à l'ayatollah Shahroudi, chef de l'autorité judiciaire iranienne, ses proches ont reproché au procureur de Téhéran, Said Mortazavi, son manque de collaboration. La famille a également dénoncé l'interdiction faite aux avocats du journaliste de lui rendre visite. Reporters sans frontières est indignée par le manque de transparence et le déni de justice qui entourent l'hospitalisation d'Akbar Ganji. L'organisation demande, une nouvelle fois, à la justice iranienne, la libération du journaliste. "Nous demandons au quotidien Kayhan, dirigé par Hossin Shariatmadry, d'arrêter de propager des rumeurs accusant les réformateurs de préparer la mort d'Akbar Ganji pour en faire porter la responsabilité au régime iranien. Inquiets pour sa santé, nous demandons au directeur de l'hôpital Milad un rapport quotidien sur la santé du journaliste", a déclaré l'organisation. Selon la justice iranienne, Akbar Ganji aurait été transféré de la prison à l'hôpital Milad pour une opération du ménisque. Il aurait cessé sa grève de la faim. Akbar Ganji est hospitalisé, seul, au 12ème étage de l'hôpital Milad et n'a pas l'autorisation de recevoir les visites de ses avocats, comme le prévoit la loi iranienne. Akbar Ganji a été condamné en 2001 à six ans de prison après un article mettant en cause plusieurs dignitaires du régime dans une série de meurtres d'intellectuels et d'écrivains. Incarcéré à la prison d'Evine, il a entamé une grève de la faim le 10 juin 2005 et a perdu 22 kilos depuis cette date. Le président américain George Bush, l'Union Européenne ainsi que de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé sa libération.
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Updated on 20.01.2016