Yémen : le journaliste Awad Kashmim disparu dans les prisons de l’Hadramout

Awad Kashmim, le rédacteur en chef d’un journal pro-gouvernemental a été arrêté le 21 février dernier par les forces de sécurité et est depuis détenu au secret. Reporters sans frontières dénonce une procédure illégale et demande sa libération immédiate.

Cela fait une semaine maintenant qu’Awad Kashmim, le rédacteur en chef du journal pro-gouvernemental 30 Novembre, est détenu au secret. Le journaliste a été arrêté par les forces de sécurité le 21 février dernier sur ordre du gouverneur de la région de l’Hadramout, dans l’Est du Yémen. Depuis, les autorités refusent d’admettre qu’elles le détiennent, selon Nabeel Al Osaidi, le co-président du syndicat des journalistes yéménites, qui le considère par conséquent comme “disparu”. Sur Twitter, le journaliste d’opposition Saeed Thabit Saeed partage son inquiétude: Awad Kashmim aurait été interrogé et torturé. Il pourrait être détenu par les renseignements militaires.


Peu de temps avant son arrestation, Awad Kashmim avait publié un statut Facebook sous forme d’éditorial. Il y critiquait vertement les opérations militaires contre Al Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) à l’ouest de la ville de Mukalla dans l’Hadramout.


“Reporters sans frontières exprime sa plus vive inquiétude et demande la libération immédiate du journaliste Awad Kashmim. L’organisation rappelle que les autorités de la région de l’Hadramaout sont directement responsables de son sort et qu’il est totalement contraire au droit national et international de détenir une personne au secret sans aucun chef d’accusation.”


Le mois dernier, un autre journaliste a été arbitrairement détenu dans des conditions similaires. Abdel Wahab Nomran, qui travaille pour le quotidien Yemen al Youm, avait été arrêté dans la ville de Marib, à l’est de la capitale yéménite après avoir couvert un rassemblement des partisans d’Ali Abdallah Saleh, l’ancien président yéménite assassiné en décembre dernier. Les forces yéménites l’ont gardé prisonnier pendant près d’une semaine au secret, en niant le détenir. Le journaliste dit avoir été torturé.


La responsabilité des Emirats arabes unis est régulièrement dénoncée dans les exactions des forces militaires ou milices yéménites. Les Emirats soutiennent le gouvernement yéménite dans le cadre de la Coalition arabe menée par l’Arabie saoudite qui s’est formée en 2015 pour intervenir dans la guerre civile yéménite.



Le Yémen figure à la 166e place (sur 180) du Classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 01.03.2018