Un journaliste ukrainien accusé d’espionnage en Russie
Le journaliste ukrainien Roman Souchtchenko, correspondant permanent en France pour l’agence ukrainienne d’information Ukrinform, a été arrêté lors d’un voyage à Moscou. Accusé d’espionnage (article 276 du code pénal russe), il a été placé en détention provisoire jusqu’à fin novembre.
Inculpé pour espionnage et placé en détention provisoire pour deux mois le jour suivant son arrestation, Roman Souchtchenko encourt une peine de dix à vingt ans de prison. Un avocat commis d’office lui avait été attribué avant que ses proches, une fois alertés, engagent les services de Mark Feïguine, ancien avocat de la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko. Celui-ci n’a toujours pas pu rendre visite à son client ni accéder à son dossier.
«La conduite de cette affaire par les autorités russes suscite de sérieux doutes quant aux graves accusations portées contre Roman Souchtchenko, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale à Reporters sans frontières (RSF). En violation de ses droits, le journaliste a été placé en détention sans avoir pu contacter son consulat et n’a toujours pas pu rencontrer son avocat. Si elles ne peuvent produire de preuves crédibles de ce qu’elles avancent, les autorités russes doivent remettre en liberté sans délai Roman Souchtchenko.»
Le journaliste travaille pour Ukrinform depuis 2002. Il est le correspondant de l’agence à Paris depuis 2010 et couvre principalement des questions d’actualité internationale. Selon son employeur, Roman Souchtchenko s’était rendu à Moscou pour rendre visite à des proches. Les autorités russes affirment en revanche qu’il était venu dans le seul but de collecter des informations classifiées relatives à la sécurité nationale. Elles affirment que le journaliste officie pour le compte du ministère ukrainien de la Défense sous le grade de colonel, une information catégoriquement démentie par Kiev. Roman Souchtchenko avait fait partie des forces de maintien de la paix au Kosovo avant 2001.
La Russie occupe la 148ème place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2016.