Un journaliste subit les menaces de la pègre, sa nièce est kidnappée et violée

Reporters sans frontières exprime son effroi suite aux représailles dont a été victime le journaliste indien, Rizwan, rédacteur en chef du mensuel Jungsatta, qui ont conduit à la séquestration, pendant plusieurs jours, et au viol de sa nièce, prise à tort pour sa fille. L’organisation prend note des avancées dans l’enquête et de l’arrestation d’un suspect par la police de Bulandshahr (est de New Delhi). “Nous souhaitons exprimer tout notre soutien à Rizwan, à sa nièce et à leur famille. Ces actes de violence barbare ne doivent pas rester impunis. Le journaliste, par ses écrits et son témoignage devant la justice, a rempli courageusement ses devoirs journalistiques et civiques. Aux autorités indiennes d’assumer leurs responsabilités, en traduisant en justice les auteurs et les commanditaires de ce crime odieux, en protégeant efficacement le journaliste et sa famille”, a déclaré Reporters sans frontières. “Si aucune mesure n’est prise par les autorités pour punir les auteurs de ces crimes, d’autres journalistes auront très certainement peur de continuer leurs enquêtes sur des affaires criminelles ou tout sujet lié de près ou de loin à la pègre et au crime organisé”, a ajouté l’organisation. Le 1er juillet 2011, la police de Bulandshahr a appréhendé un premier suspect dans l’affaire d'enlèvement et de viol de la nièce du journaliste. Ce dernier avait reçu des menaces suite à la publication d’articles sur un groupe mafieux qui sévit à Bulandshahr, dans l’Uttar Pradesh (nord-est du pays). Yasin Bhatola a reconnu faire partie du clan mafieux dirigé par Mehboob Pandey. Selon Arun Kampani, vice-préfet de la police interrogé par le Times of India : “(NDLR : Rizwan) était témoin dans un cas de double plainte pénale (...), dont Mehboob Pandey était l’accusé. Mehboob Pandey et ses associés l’avaient menacé de terribles conséquences s’il continuait à témoigner.” Mehboob Pandey et trois membres de son réseau auraient participé à l'agression de la nièce de Rizwan, qu’ils ont séquestrée pendant trois jours après l’avoir identifiée à tort comme la fille du journaliste. La famille du journaliste se trouverait en ce moment sous la protection de la police de Bulandshahr. Cette violente agression intervient trois semaines après l’assassinat de Jyotirmoy Dey, journaliste d’investigation pour Mid Day et spécialiste du crime organisé, abattu par balle par des hommes non identifiés, le 11 juin 2011, à Mumbai, dans la province du Maharashtra. Les avancées dans l’enquête ont mené, le 27 juin 2011, à l’arrestation de sept nouveaux individus, qui portent à huit le nombre d’inculpés dans cette affaire. Le commissaire adjoint de la police de Mumbai, Himanshu Roy, a signalé qu’ils auraient été embauchés par Chhota Rajan, un des parrains de la mafia indienne. Jyotirmoy Dey est le deuxième journaliste tué en Inde, en 2011, après Umesh Rajput, reporter du journal Nai Duniya, abattu, le 23 janvier 2011, par deux motards masqués, dans l’état du Chhattisgarh (centre-est de l’Inde). Le 24 février 2011, Reporters sans frontières a rend public un rapport thématique consacré au crime organisé, l’une des principales menaces actuelles sur la liberté d’informer.
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Updated on 20.01.2016