Un éditeur condamné à six mois de prison

16.08.2002 - Njehu Gatabaki gracié par le chef de l'Etat L'éditeur et député Njehu Gatabaki, emprisonné depuis le 9 août pour avoir diffamé le Président, a été libéré sur ordre de ce dernier, en vertu du droit de grâce dont il dispose. --------------------------------------------------- 14.08.2002 Njehu Gatabaki, éditeur du magazine Finance et député, a été condamné, le 9 août, à six mois de prison pour "publication d'informations fausses et alarmantes" suite à un article paru en décembre 1997, intitulé "Moi donne l'ordre du massacre de Molo". "Ce journaliste est victime d'un véritable harcèlement de la part du Président. Son emprisonnement, qui suit de peu la promulgation de la nouvelle loi sur la presse, augure mal de l'avenir de la liberté de la presse au Kenya", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé à Daniel Arap Moi, président du Kenya. Reporters sans frontières a demandé à ce dernier l'annulation de toutes les charges pesant contre le journaliste et sa libération dans les plus brefs délais. Njehu Gatabaki, éditeur du magazine Finance et député, a été condamné, le 9 août, à six mois de prison pour "publication d'informations fausses et alarmantes". Il est incarcéré à la prison de haute sécurité de Kamiti. Le magazine Finance est connu pour être l'un des seuls forums d'expression pour les hommes politiques d'opposition. M. Gatabaki avait publié un article en décembre 1997 faisant état d'échauffourées à Molo, peu avant les élections de 1992, au cours desquelles 1 500 personnes avaient été tuées. L'ethnie du président Moi s'était alors battue contre la communauté Kikuyu, faisant de nombreux morts au sein de cette dernière. Le journaliste affirmait dans son article que le président Moi avait ordonné cette attaque. Le tribunal a jugé que cet article pouvait alarmer la population et menacer la paix civile. Selon le juge, l'accusé est chargé de faire les lois et non pas de les violer, ce qui explique également l'exemplarité de la peine. M. Gatabaki, qui continue de clamer la véracité de son histoire, a quatorze jours pour faire appel de cette décision. Reporters sans frontières rappelle que M. Gatabaki avait été interpellé le 4 décembre 1997, puis libéré dans l'attente de son procès prévu en février 1998. Des lenteurs dans le système judiciaire kenyan expliquent le retard d'énoncé du verdict.
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Updated on 20.01.2016