Syrie : plusieurs journalistes ciblés, un mort

Un photographe indépendant syrien a été tué lors d’un bombardement ce week-end en Syrie qui a été marqué par d’autres graves violations de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) appelle à tout mettre en oeuvre pour permettre aux journalistes d’exercer leur travail d’information, quelle que soit la zone de contrôle où ils exercent.

Week-end critique pour les journalistes syriens. Ce samedi 17 juin, un photographe indépendant qui suivait à titre bénévole les actions des Casques blancs, qui viennent au secours des victimes de bombardements, a été tué.  Homam Al-Asi est lui-même décédé lors d’un bombardement dans la localité de Sarjah, au sud d'Idlib, alors qu’il couvrait les opérations de secours de ces volontaires syriens. Une photo de l'organisation civile de secouristes montre son gilet de bénévole, son casque et son appareil photo ensanglantés.


Le même jour, dans l'Administration autonome du Nord et de l'Est de la Syrie, contrôlée par les Kurdes, trois journalistes ont été arrêtés à Qamishli par les services de sécurité : Izzeddin Al-Mala (directeur du quotidien Kurdistan), Barzan Liyani (reporter pour la chaîne locale ARK TV) et Mohamed Saleh (ancien correspondant de la chaîne Kurdistan TV).


Enfin, le 16 juillet, à Azaz dans la région d'Alep (contrôlée par la Turquie), des hommes masqués ont poignardé la caricaturiste Hadeel Ismail et lui ont dérobé de l'argent à proximité de son lieu de travail. Selon le Syrian Press Center, pour lequel elle exerce, la dessinatrice avait été menacée plusieurs semaines auparavant pour ses caricatures de Nasr Hariri, l’ancien président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution et du Haut comité des négociations. 


"Un mort, une agression, trois arrestations… ces violations graves montrent que la Syrie reste un pays dangereux pour les journalistes, où qu’ils se trouvent et quelles que soient les forces en présence, déplore la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. La tragédie syrienne n’a que trop duré pour les journalistes, qui doivent pouvoir exercer leur profession sans être menacés à tout instant. 


La Syrie occupe la 173e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

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Mise à jour le 23.07.2021