Syrie : les forces kurdes multiplient les arrestations de journalistes

En l’espace de quelques semaines, les Forces démocratiques syriennes, qui contrôlent une partie du nord de la Syrie, ont procédé à l’arrestation de trois journalistes. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une hausse préoccupante des emprisonnements et appelle à leur libération.

C’est la troisième arrestation en moins de deux mois. Le 1er mars, le correspondant de la chaîne kurde ARK TV Ahmad Soufi, a été arrêté par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui contrôlent une partie du nord de la Syrie. Il se trouvait dans la région de Hassaké et traversait un point de contrôle près du village de Banah Qasr. Le reporter a été emmené dans un lieu tenu secret et les raisons de son arrestation restent inconnues. Selon le Syrian Network for Human Rights (SNHR), sa famille a été prévenue de son arrestation mais son téléphone lui a été confisqué, l'empêchant de garder contact avec ses proches.


Il s’agit du troisième journaliste interpellé par les forces kurdes en l’espace de quelques semaines. Le 5 février, les FDS ont arrêté le photographe Ali Saleh Al-Wakka à Hajin, dans la région de Deir Ezzor. Il couvrait la visite d’une délégation de la coalition internationale, emmenée par les États-Unis et venue visiter un hôpital en reconstruction. Le journaliste a été arrêté par les forces kurdes et transporté vers un lieu tenu secret après avoir interrogé le coordinateur de la délégation, détaille le média en ligne Euphrates Post. Un mois après son interpellation, ses proches sont toujours sans nouvelles du reporter et les raisons de son arrestation restent inconnues.


Le 25 janvier, c’est le journaliste indépendant Fanar Mahmoud Tami qui a été interpellé par les forces kurdes à Qamishli après la publication de propos critiques à l’encontre des FDS sur sa page Facebook. Selon un témoignage de sa famille, il a été capturé par des hommes masqués puis introduit de force dans une Jeep. Le reporter a finalement été libéré, sans explications, le 11 février. 


La multiplication des arrestations en zone kurde ces dernières semaines est inquiétante, déclare la responsable du bureau Moyen-Orient à RSF, Sabrina Bennoui. Elle l’est d’autant plus que les interpellations prennent souvent la forme de disparitions forcées, sans motif clair et sans que les familles des journalistes n’en soient notifiées. RSF appelle à la libération de tous les reporters actuellement détenus par les autorités kurdes.” 


La Syrie occupe la 174e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 08.03.2021