RSF préoccupé par les propositions anti-drone du Congrès américain et par l'impact sur la couverture médiatique

Reporters sans frontières (RSF) s'inquiète des mesures anti-drone prévues dans un projet de loi examiné par le Congrès américain. Ces dispositions pourraient limiter le recours à cette technologie et réduiraient de facto l'accès à des informations importantes. Ce projet de loi est l'un des obstacles auxquels sont confrontés de plus en plus souvent les journalistes qui se servent des drones pour collecter des informations.

Les tribunaux, les manifestations publiques, les prisons ou encore les zones touchées par un sinistre... L’ensemble de ces lieux et événements pourraient bientôt devenir moins visibles au yeux du public si le Congrès américain adopte les mesures anti-drones qu’il est en train d’examiner. La législation permettrait en effet au Département de la Sécurité intérieure et au Département de la Justice de pister et de détruire les drones qui s’approcheraient de ces lieux ou événements sensibles. Un cas de figure qui soulève de nombreuses inquiétudes au sein de RSF, ainsi que d’autres organisations de défense de la liberté de la presse, dont le National Press Club et la National Press Photographers Association (NPPA), qui a récemment publié une liste d’amendements au projet.

 

 

Ces mesures anti-drones pourraient avoir de graves conséquences sur le travail des journalistes et sur leur capacité à rassembler des informations essentielles de manière sécurisée, notamment en temps de crise, déclare Margaux Ewen, directrice du bureau Amérique du Nord de RSF. Dans de nombreux pays, le recours aux drones permet aux journalistes de collecter des informations qu’il ne serait pas possible d’obtenir autrement.  Avant d’approuver ces amendements, le Congrès doit prendre en considération les inquiétudes exprimées par notre organisation, et les autres groupes de défense de la liberté de la presse.”

 

 

Ces inquiétudes sont d’autant plus vives qu’un peu partout à travers le monde, de plus en plus de journalistes sont arrêtés ou emprisonnés pour avoir utilisé des drones dans le cadre de leur travail. Ce fut le cas d’un réalisateur australien au Cambodge, de trois journalistes d’Al Jazeera en France en 2015, de journalistes malaisien et singapourien en Birmanie en octobre dernier et d’un blogueur vietnamien en novembre.

 

 

Après avoir perdu deux places l’année dernière, les Etats-Unis se situent à la 45e place sur 180 pays  dans le Classement mondial de la liberté de presse 2018 établi par RSF.

Publié le
Updated on 01.10.2018