RSF exhorte les autorités bangladaises à réagir après l’assassinat du blogueur Nazim Uddin Samad
Reporters sans frontières (RSF) demande que des mesures concrètes de protection soient prises par le gouvernement après que le net-citoyen Nazim Uddin Samad, agé de 27 ans, a été poignardé puis abattu dans un quartier du sud de Dacca, la capitale, le 6 avril 2016.
Alors qu’il rentrait à son domicile après sa journée de cours à l’université de Jagannath, Nazim Uddin Samad a été attaqué par trois individus non identifiés armés de machettes et scandant «Allahu Akbar» (Dieu est grand). Les assaillants lui ont ensuite tiré dessus à bout portant avant de prendre la fuite à moto. La police a déclaré que le motif de cet assassinat ciblé n’était pas confirmé, mais que ses blessures étaient similaires à celles subies par les blogueurs et les activistes victimes d’attaques répétées de groupes islamistes au cours des derniers mois.
Peu après l’attaque, ses amis ont déclaré que Nazim Uddin, critique à l'encontre des islamistes, utilisait les réseaux sociaux pour des campagnes de sensibilisation en faveur de la laïcité. La veille de son assassinat, le blogueur avait publié un article sur ses préoccupations quant à l'ordre et la loi au Bangladesh.
« Après ce nouvel acte de barbarie, nous appelons les autorités à se mobiliser non seulement pour arrêter les auteurs et les commanditaires de cet assassinat mais aussi pour apporter des solutions afin d’endiguer la vague d’attaques contre les blogueurs laïques », déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
Quatre blogueurs ont été assassinés depuis le début de l’année 2015. Le fondateur du site d’information Mukto-mona, Avijit Roy, et les blogueurs Washiqur Rahman, Ananta Bijoy Das et Niloy Neel : tous étaient connus pour leurs articles en faveur de la tolérance, de la liberté d’expression et de pensée et contre le fondamentalisme religieux.
Le Bangladesh figure à la 146ème place sur 180 pays au Classement de la liberté de la presse 2015 établi par Reporters sans frontières.