RSF et le CPJ appellent le Nicaragua à libérer deux journalistes accusés de terrorisme

Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) condamnent la détention de deux journalistes indépendants au Nicaragua. Ils appellent les autorités nicaraguayennes à les libérer immédiatement et à abandonner toutes les poursuites engagées contre eux.

Miguel Mora et Lucía Pineda Ubau, deux journalistes travaillant pour la chaîne indépendante 100% Noticias, sont en détention provisoire pour “incitation à la violence et à la haine” et “promotion du terrorisme”. Ils ont été arrêtés le 21 décembre 2018, il y a deux mois exactement, lors d'une irruption de la police dans les locaux de la rédaction, à Managua.


“La détention de Miguel Mora et Lucía Pineda, et les accusations sans fondement portées contre eux révèlent de manière flagrante la détérioration des conditions de la liberté de la presse au Nicaragua, a déclaré Natalie Southwick, coordinatrice du programme Amérique centrale et du Sud du CPJ. Aujourd'hui, cela fait deux mois que M. Mora et Mme Pineda sont derrière les barreaux, ce qui montre la détermination du gouvernement nicaraguayen à étouffer les reportages critiques. Nous demandons aux autorités nicaraguayennes de procéder à leur libération immédiate et de mettre fin aux tentatives transparentes de criminalisation du journalisme.”


Depuis leur arrestation, Miguel Mora et Lucía Pineda ont été placés à l'isolement et ne reçoivent aucune visite de leur famille ou de leurs avocats depuis plus d'un mois. Selon les rapports, ils ont comparu rapidement et à de multiples reprises devant les tribunaux sans avoir droit à une complète représentation légale. La date de leur prochaine comparution a été fixée au 18 mars. Ils sont détenus dans des prisons aux conditions réputées difficiles, et la famille et les avocats de M. Mora ont signalé qu'il souffrait de problèmes de santé dus à sa détention.


“Couvrir les activités politiques de l'opposition ne peut en aucun cas être considéré comme une activité terroriste. Miguel Mora et Lucía Pineda n'ont rien à faire en prison, et aucun journaliste nicaraguayen ne devrait s'y trouver, a déclaré Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique latine de RSF. Le gouvernement du président Daniel Ortega doit respecter les garanties internationales en matière de liberté d'expression, cesser de harceler la presse indépendante et permettre à ces journalistes injustement emprisonnés de reprendre leur travail sans crainte de représailles violentes, d'ingérence ou d'arrestation.”


Le Nicaragua est classé 90e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF.

Publié le
Mise à jour le 21.02.2019