RSF déplore l’arrestation de plusieurs journalistes pendant qu’ils couvraient les manifestations aux États-Unis

Reporters sans frontières (RSF) déplore l’arrestation d’au moins 5 journalistes qui couvraient les manifestations #blacklivesmatter dans les Etats de Louisiane et New York pendant le week-end du 9-10 juillet.

Au moins trois journalistes ont été arrêtés et accusés de “faire entrave à la voie publique” pendant qu’ils couvraient les manifestations #blacklivesmatter samedi soir à Baton Rouge (Louisiane). Les manifestations étaient en réaction à la tuerie d’Alton Sterling par deux officiers de police le 5 juillet.


Chris Slaughter, directeur assistant adjoint pour la chaine locale WAFB, a été arrêté samedi alors qu’il réalisait un reportage. Robb Hays, directeur de WAFB, a confirmé que Slaughter a été arrêté après avoir mis un pied sur l’autoroute pour bénéficier d’un meilleur angle. La police avait à plusieurs reprises demandé aux personnes présentes de s’écarter de la voie publique. Au moment de son arrestation, il portait un T-shirt et une accréditation de presse pour sa chaîne. Slaughter a passé la nuit en prison avant d’être relâché dimanche après-midi, mais Robb Hays a déclaré à RSF que les charges pesaient toujours contre lui.


Lee Stranahan, journaliste pour Breitbart News, et Ryan Kailath, journaliste pour un média filiale de NPR basé à La Nouvelle Orléans, ont aussi été arrêtés samedi et sont accusés des mêmes charges.


Journalistes interpellés puis relâchés dans l’Etat de New York


Carlet Cleare et Justin Carter, tous deux journalistes pour la chaîne télé 13WHAM, filiale locale d’ABC, ont été arrêtés vendredi soir pendant qu’ils couvraient une manifestation contre la violence policière à Rochester (Etat de New York). L’arrestation de Justin Carter a été filmée en direct.


Les deux journalistes ont été détenus pour une courte période avant d’être relachés. Dans un communiqué, 13WHAM a remercié la police de la ville de Rochester pour avoir “reconnu rapidement qu’il s’agissait d’un traitement inapproprié de la situation, et apprécie que le chef de police et le maire s’en soient excusés publiquement. Nous encourageons un meilleur dialogue avec les forces de l’ordre afin de mieux identifier les journalistes sur le terrain afin d’éviter une telle situation.”


“Les États-Unis, pays du premier amendement, ne peuvent pas se permettre d’empêcher les journalistes de faire leur travail en les arrêtant pendant qu’ils couvrent des manifestations contre la violence policière”, déclare Delphine Halgand, directrice du bureau de RSF aux États-Unis.


L’année dernière, plusieurs journalistes ont été arrêtés pendant qu’ils couvraient les manifestations #blacklivesmatter. Au moins deux journalistes ont été attaqués ou arrêtés par la police pendant les manifestations entre le 12 et 28 avril 2015 à Baltimore, après la mort de Freddy Gray. Un autre journaliste a été arrêté en direct à une manifestation #blacklivesmatter à Minneapolis en novembre 2015.


Ces évènements marquent une tendance alarmante d’entraves à la liberté de la presse aux États-Unis. Les États-Unis sont classés 41e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse pour 2016 établi par RSF.


Image credit KENA BETANCUR / AFP

Publié le
Mise à jour le 15.07.2016